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Le Progrès, 19/07/2014

Saint-Just-Malmont. Placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon le 1er juillet, l’entreprise de textile Cheynet & Fils est sur le point de vivre son troisième plan social en sept ans. Avec, à la clé, la suppression probable de « 40 % de la masse salariale ».

Près de la moitié des 290 emplois serait menacée chez Cheynet & Fils
« Un couperet ». « Une douche froide ». Les représentants CGT de l’entreprise Cheynet & Fils, installée à Saint-Just-Malmont, n’en reviennent pas. « Il y a de l’activité dans les ateliers. Jusqu’à peu, nous avions même des intérimaires, et là, on nous annonce brutalement un nouveau plan social. »

Pour les syndicalistes, comme pour les 290 salariés de la principale unité de production du premier fabricant européen de ruban élastique pour la lingerie corseterie, l’été est bien morose.

Un calendrier très serré

Le 16 mai, les représentants du personnel ont été informés de l’arrivée d’un manager de transition chargé de trouver des solutions pour pérenniser Cheynet & fils. Jean-Jacques Monge, d’abord consultant externe, est embauché quelques semaines plus tard. Le 25 juin, une nouvelle réunion extraordinaire permet de faire le point sur la situation financière. Sans trésorerie, la société doit déposer un dossier de cessation de paiement au tribunal de commerce de Lyon. « À ce moment-là, nous avons été pris en otage. La direction nous a dit que si nous n’entrions pas en cessation de paiement, les salaires de juin ne pourraient pas être payés », détaille Véronique Serve.

Moins d’une semaine plus tard, le tribunal place Cheynet & Fils en redressement judiciaire. Depuis, les salariés attendent d’en savoir davantage notamment sur le projet industriel.

« Une bagarre » dans un calendrier serré

Difficile, voire impossible de connaître le nombre exact d’emplois menacés. « À l’audience, l’administrateur judiciaire, Me Sapin, a dit qu’il fallait alléger la masse salariale de 40 % avec une suppression de la moitié des effectifs », ajoute Véronique Serve.

Sans donner de précision, Grégoire Giraud, P-dg, évoque « un plan qui passe par une importante baisse des effectifs. Le nombre précis de suppressions d’emplois prévu dans le cadre de l’importante restructuration en préparation, sera annoncé aux salariés avant la fin du mois. »

À deux semaines de la fermeture annuelle pour les congés, les cégétistes entendent tout mettre en œuvre « pour sauvegarder l’activité et les emplois du site ». « Une bagarre » qui se jouera dans un calendrier très serré. « Les salariés, qui ont fait beaucoup d’efforts en venant travailler les samedis ou en faisant des heures supplémentaires, vont payer la note salée d’une mauvaise gestion des dirigeants. Nous serons ensuite confrontés à la détresse. Vivre trois plans sociaux en sept ans, c’est horrible. ». Les représentants du personnel dénoncent aussi l’embauche récente de gros salaires alors que la masse salariale est considérée comme trop importante. Pour clarifier les raisons de ce plan, la CGT a désigné un expert-comptable qui doit travailler dans l’urgence. Une précipitation mal vécue par le syndicat majoritaire. Le 29 juillet, la restructuration devrait être présentée avant un retour devant le tribunal de commerce le 2 septembre.

Sophie Albanesi

ΞΞΞ Lire le communiqué de presse CGT / Cheynet