Samedi 15 juin 2024, dans la perspective des Legislatives, à l'appel de l'intersyndicale 43, 1200 personnes ont défilé au Puy-en-Velay (640 000 en France !) contre la menace de voir l'extrême droite qui sera extrêmement pire que Macron arriver au pouvoir et pour réaffirmer l'urgence de mesures sociales concrètes pour enfin répondre aux exigences des salarié.es.
Pour nos salaires et nos droits, contre l'extrême droite occuper la rue et les urnes
Intervention de Pierre Marsein pour la CGT
La CGT mesure le caractère gravissime de la situation issue des élections européennes du 9 juin 2024. La crise démocratique s’est encore aggravée : la moitié des citoyens ne se sont pas déplacés. Et ceux qui se sont déplacés ont voté à plus de 36 % pour des listes d’extrême-droite.
A la suite de ce résultat, le Président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale, ce qui ouvre potentiellement les portes du pouvoir à l’extrême droite.
Alerter sur la menace
Pour la CGT, il est indispensable d’alerter les salariés, les associations, les syndicats, les partis politiques, la population sur la menace immédiate que fait peser cette situation sur le pays, sur les droits sociaux, le droit du travail, sur les services publics et la sécu.
Non, accéder au pouvoir ne fragilisera pas l’extrême droite !
Si l’extrême droite obtient la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, non seulement elle pourra écrire la loi, mais elle bénéficiera également des pouvoirs du Premier Ministre, du Gouvernement et du Président de l’Assemblée Nationale.
Or l’extrême droite utilise toujours les pouvoirs qu’elle obtient pour tordre les règles et confisquer la démocratie. C’était vrai hier, ça l’est toujours aujourd’hui.
La mise sous contrôle des médias en Hongrie, le recours à la force par Bolsonaro au Brésil, les procédures juridiques extraordinaires (méga décret) pour prendre de cours l’opposition par Mileil en Argentine… les démonstrations contemporaines sont nombreuses !
Quelques exemples des pouvoirs qu’obtiendrait l’extrême droite :
- Proposition de nomination des Préfets de police ;
- Proposition de nomination des procureurs de la République ;
- Nomination de 2 membres du Conseil de la Magistrature ;
- Désignation de 3 membres de l’ARCOM (contrôle des médias et d’internet) ;
- Découpage électoral des circonscriptions législatives ;
Empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir
Nous ne pouvons donc pas jouer avec la situation. Il faut empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir.
Pour ceux qui pensent que l’on n’a jamais essayé l’extrême droite, tout d’abord on n’essaie pas l’extrême droite comme on essaie un pantalon. Et puis c’est faux l’extrême droite était au pouvoir en France de 1940 à 1944 avec Pétain.
Leur politique, c’était interdiction des syndicats, déportation des juifs, des homosexuels, les jeunes envoyés dans les STO (services du travail obligatoire), la république et la démocratie supprimées, tout comme la laïcité ! L’avortement était puni de la peine de mort. Voilà la réalité de l’extrême droite au pouvoir en France !
Plus jamais ça !
Le Front populaire de 36, grâce à la mobilisation et la grève, ça a été la réduction du temps de travail avec les 8 h par jour et les congés payés !
Nous devons mener la bataille du terrain et des idées.
Nous pouvons informer, convaincre, motiver les salariés. Nous devons en faire une priorité. Les directions de syndicats doivent faire acte de volontarisme.
La CGT appelle toutes les forces vives de ce pays à mettre en place de véritables plans de bataille.
Pas de chèque en blanc
Mais attention, pas de chèque en blanc !
Les salariés sont essentiellement démobilisés par les expériences passées (trahisons des engagements). Nous ne leur proposons pas d’oublier cette réalité. Nous les appelons à voter pour des solutions qui correspondent à nos aspirations et à nos revendications, pour empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir tout en empêchant les macronistes de s’y maintenir.
Nos objectifs ne sont pas les places d’élus. Nous avons des objectifs sociaux, des revendications dont nous voulons la satisfaction. Notre syndicalisme est indépendant, exigeant et vigilant.
Il s’agit de gagner l’amélioration de nos vies, de sortir de la période réactionnaire que nous connaissons depuis 20 ans. C’est impossible avec l’extrême droite qui en sera au contraire un accélérateur. C’est impossible avec Macron et ses semblables qui sont à l’origine des lois régressives de ces dernières années. Il faut donc confier le stylo qui écrit la loi à des élus qui nous écoutent, et ne pas hésiter à se faire entendre d’eux pour imposer le respect des promesses.
La CGT est indépendante mais pas neutre !
C’est pour cela que nous exigeons une augmentation des salaires, comme pour le SMIC nous voulons que tous les salaires suivent l’inflation, c’était le cas en France jusqu’en 1983 et c’est le cas au Luxembourg et en Belgique.
L’échelle mobile des salaires ce n’est ni Bardella, ni Macron !
Nous avons combattu la réforme des retraites, le match n’est pas fini, nous avons les prolongations et l’on peut gagner. Là aussi, ce n’est ni Macron, ni Bardella
Vive l’unité, ensemble pour gagner des avancées !
15/06/2024
Revue de presse