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L'hôpital public doit avoir les moyens de bien prendre en charge les usagers. Aux urgences comme dans tous les services, exigeons avec la CGT des embauches massives pour améliorer les conditions de travail et des augmentations de salaires pour redonner de l'attractivité aux métiers du soin.

Accès restreint aux urgences : « Il faudrait le double de médecins » [Le Progrès]

Voilà plus d’un an que la situation est tendue aux urgences de l’hôpital Émile-Roux du Puy-en-Velay. Depuis le 1ᵉʳ  juillet 2023, entre 18 h 30 et 7 h 30, c’est le Samu qui autorise l’accès à ce service. Une réponse à la pénurie de médecins qui ne convainc pas la CGT, le syndicat majoritaire. [...]

« Il faudrait le double de médecins dans ce service, déplore Amandine Rabeyrin, représentante du personnel pour la CGT. Dans une situation normale, nous devrions avoir vingt-huit médecins urgentistes à temps plein. Aujourd’hui, ils sont quinze… »

[...] Si les urgences vitales sont toujours prises en charge par l’hôpital, pour la CGT, le filtrage fait encourir des risques à certains patients.

« Ce n’est pas le Rhône ici, Émile-Roux est le seul vrai service d’urgences du département avec Brioude. Nous sommes parfois contraints de rediriger nos patients vers Firminy, à plus de cinquante minutes de route du Puy-en-Velay. » [...] Entre minuit et 7 heures, il n’y a pas de médecin de ville de garde en Haute-Loire. Le seul recours, ce sont les urgences », déplore la responsable syndicale.

« Plus on manque d’effectif, plus les conditions de travail se dégradent »

[...]. « Officiellement, le filtrage s’arrête le 1ᵉʳseptembre, mais nous savons très bien qu’il n’y aura pas une dizaine de recrutements d’ici là. Rien ne changera fondamentalement », relève-t-elle.

Pour la CGT Santé, c’est avant tout le manque d’attractivité du secteur qui est la cause de cette pénurie de médecins.

« Il y a d’abord la question des salaires. Sans augmentations pour toutes les catégories d’emplois, il n’y aura pas de choc d’attractivité pour la médecine hospitalière. Aujourd’hui, un jeune médecin qui arrive dans un service d’urgences en sous-effectif va être en souffrance. Certains tombent malades, d’autres décident de partir. Plus on manque d’effectif, plus les conditions de travail se dégradent », raconte Amandine Rabeyrin.

250 c’est le nombre de postes équivalent temps plein qui manqueraient dans la totalité des services du CHER selon la CGT.

Saturation des appels SAMU

[...] « Et le filtrage des urgences impacte également les autres services. En 2023, entre le 16 avril et le 4 juin, nous avons connu seize journées de “filtrage fort” aux urgences. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de médecin urgentiste dans le service. Pour le maintenir ouvert, l’hôpital fait appel à un médecin de la réanimation ou un anesthésiste, ce qui met la pression sur les autres équipes. »

Mais pour la CGT, c’est du côté des permanenciers Samu que la pression s’est accentuée le plus. « En 2022, il y avait une moyenne de 13 000 appels par mois. En 2023, cette moyenne est passée à 14 000 appels [par mois] sans modification d’effectif. Ça n’a l’air de rien, mais c’est une grosse pression. Il y a un risque d’erreurs. » [...]

« C’est surtout au niveau national que les choses doivent bouger », conclut-elle. [...]

Edition en ligne du 27 juillet 2024
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Contacter le Syndicat CGT Santé du CH Emile Roux et des Etablissements Publics du bassin du Puy : 04.71.04.34.08