Ce jeudi 5 décembre, plus de 200 000 manifestant·es en France, près de 700 au Puy-en-Velay se sont mobilisé·es dans le cadre de la journée nationale unitaire de grève et d'action de la fonction publique. Contre les politiques d'austérité qui dégradent les services publics et les rémunérations et conditions de travail des agent.es, ils ont exigé les moyens nécessaires pour répondre aux besoins au plus près des populations.
La colère de la fonction publique est immense
Déclaration intersyndicale CFDT, CGE-CGC, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA
Un fonctionnaire bashing caricatural et malhonnête
Si nous sommes en grève aujourd’hui, c’est que la colère dans la fonction publique est immense, que ce soit dans la FP hospitalière, la territoriale, ou encore la fonction publique d’Etat dont nous allons parler maintenant. Monsieur Kasbarian, ministre de la FP, a visiblement un problème avec les fonctionnaires : il multiplie les contre-vérités, les propos calomnieux, et donne dans un fonctionnaire bashing caricatural et malhonnête. Qui veut-il séduire en accusant les fonctionnaires d’ « absentéisme » ? Quel message veut-il lancer quand il se félicite de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et Elon Musk qui a déjà annoncé vouloir « débureaucratiser » l’Etat et supprimer certains ministères fédéraux ?
Non, nous ne sommes pas coupables d’être malades !
Nous le rappelons avec force : les fonctionnaires d’Etat ne sont pas plus absents que les salariés du privé. Et s’ils le sont, c’est tout d’abord parce qu’ils sont en contact resserré avec la population, à l’image des professeurs des écoles particulièrement exposés aux maladies virales. Et c’est aussi que nos conditions de travail sont devenues si pathogènes et toxiques que nous craquons sous le poids des injonctions managériales. Alors que nos conditions de travail se dégradent, le passage de 1 à 3 jours de carence et la baisse de l’indemnisation de l’arrêt maladie sont perçues comme des mesures humiliantes et punitives : non, nous ne sommes pas coupables d’être malades ! et nous cotisons, comme l’ensemble des travailleurs, à la sécurité sociale, donc nous devons avoir droit au maintien complet de notre rémunération en cas de maladie. Cette baisse du traitement va pénaliser tous les agents, y compris les plus précaires, et dans nos métiers où les femmes sont majoritaires, et bien ce seront les femmes les plus pénalisées, alors qu’elles gagnent déjà moins que les hommes, à travail et à qualification égale !
Déclassement salarial
A cela il faut ajouter l’annonce du regel du point d’indice et l’absence de mesures salariales pour les agents dans le budget 2025. Des mesures prises par un gouvernement qui est, rappelons-le, on ne peut plus fragile et illégitime. Comment accepter le déclassement salarial, alors que certains métiers de la FP n’attirent plus, en particulier ceux de l’action sociale, de la formation et de l’Education ? La crise de recrutement fragilise le service public dans son ensemble, elle fragilise l’action sociale et elle fragilise le service public d’Education.
4000 suppressions de postes dans l'Education nationale
Depuis quelques semaines, les personnels de l’Education nationale sont particulièrement attaqués : n’en déplaise à monsieur Sarkozy, les professeurs travaillent plus de 40 heures par semaine, week-end et vacances scolaires compris. Ils tiennent à bout de bras une Ecole publique déjà bien abîmée par le rouleau compresseur néolibéral. Dans ce contexte, les 4000 suppressions de postes annoncées sont inacceptables, nous les dénonçons et nous les combattrons : car tout porte à croire que la carte scolaire 2025 va être une véritable hécatombe. Avec 3200 postes supprimés rien que dans le premier degré, cela va se traduire par des dizaines de fermetures de classes dans un département rural comme le nôtre ! Nous ne laisserons pas faire.
Une politique brutale qui saborde les services publics
Nos organisations CFDT, CGE-CGC, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA dénoncent la politique brutale qui saborde les services publics, tout comme elles dénoncent les propos méprisants contre les agents du service public. Comme chacun le sait, le service public est plus que jamais une idée moderne et une idée d’avenir : les services publics sont les seuls biens communs capables de protéger tout un chacun contre les aléas de l’existence, assurer le lien social, réparer les inégalités de naissance et de patrimoine, donner à tous la possibilité de s’émanciper par les études, la formation. Ils sont le levier par excellence de la transformation sociale, féministe et écologique de notre société. Attaquer les fonctionnaires, c’est aussi s’attaquer à une certaine idée de la solidarité et de la justice sociale.
Première journée de mobilisation
Aujourd’hui c’est une première journée de mobilisation, pour le retrait des mesures Kasbarian, la suppression du jour de carence, le rétablissement de la GIPA, la revalorisation du point d’indice, mais aussi l’annulation des suppressions de postes et la création des postes là où ils sont nécessaires, l’amélioration des conditions de travail. La mobilisation va se poursuivre et nous appelons les collègues à se réunir pour discuter des suites et amplifier la grève. Car nous ne ferons pas reculer un gouvernement aussi démagogique en une seule journée et nous savons que c’est par une mobilisation massive que nous pourrons peser.
Vive la fonction publique, vive les services publics et toutes celles, tous ceux, qui les font vivre au quotidien pour réaliser les idéaux de progrès, de justice sociale, et d’émancipation !
05/12/2024
Retour presse
La fonction publique est descendue dans la rue au Puy-en-Velay, les étudiants de l'IUT inquiets [La Montagne]
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Manifestation des fonctionnaires : « Il ne faut pas faire des économies avec la santé » [Le Progrès]
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Plusieurs centaines de manifestants de la fonction publique au Puy-en-Velay [La Commère]
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Des centaines de personnes au Puy pour défendre la fonction publique [La Commère]
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