Avec une pension moyenne de 801€ mensuel en Haute-Loire, qui peut prétendre que les retraité.es sont des nanti.es ? Revalorisation immédiate des pensions de retraite de 10 % ! Pour la justice sociale, une sécurité sociale intégrale et le développement des services publics ! Contre les va-t-en-guerre, la paix dans le monde !
Ce jeudi 20 mars 2025, les retraités altiligériens étaient appelés par la CGT et la FSU à manifester au Puy-en-Velay dans le cadre d'une journée nationale de mobilisation unitaire. Près d'une centaine de personnes se sont réunies place du Breuil devant la préfecture. Sabine BOUQUET, CGT et Gilbert DUCAROUGE, FSU ont pris la parole tour à tour avant d'être reçus en préfecture.
Pour les retraités, l'augmentation des pensions et la reconquête de la sécurité sociale sont une priorité
Déclaration intersyndicale :
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour défendre nos revendications en matière de :
- Pouvoir d’achat, d’accès à la santé, du maintien de services publics de qualité sur l’ensemble du territoire.
- Mais aussi, pour exiger que la sécurité sociale, alors qu’elle aura 80 ans d’existence au mois d’octobre 2025, retrouve ses missions premières qui sont de sécuriser et de protéger l’ensemble des citoyens contre les aléas de la vie.
- Pour refuser ce climat anxiogène mis en place par nos dirigeants et où les termes de défense militaire, de guerre, sont constamment employés dans les médias.
- Les retraités avec leurs organisations syndicales sont viscéralement pour la paix des peuples. Ils refusent de subir une nouvelle fois l’horreur de la guerre pour eux, pour leur famille, enfants, petits-enfants et pour leurs amis sachant très bien qu’elle ne peut apporter aucune solution.
La place des retraités dans la société est posée.
Ils sont improductifs, sont à la retraite, vivent trop vieux et en plus se soignent
En effet, nos gouvernants, patronat et experts en tout genre n’ont de cesse d’accuser les retraités d’être les responsables de tous les maux de la société. Ils seraient responsables de la dette publique et du déficit de la sécurité sociale.
Dans des campagnes orchestrées par les médias à leurs bottes, ils sont présentés comme des nantis ,ayant un patrimoine important et un pouvoir d’achat supérieur à celui des actifs, et en plus, ils ne savent plus conduire et sont dangereux sur les routes…
Quel mépris pour les nombreuses années de labeur au service du pays !
Nous ne pouvons que constater que la vérité est toute autre.
Les retraités sont confrontés à une précarité croissante, pour rappel : 60 % des retraités perçoivent une pension inférieure au SMIC et 2 millions de retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté. Pour exemple en Haute-Loire la pension moyenne est de 801 € mensuel.
Les déficits sont le résultat des politiques gouvernementales mises en place.
Politiques qui ont largement favorisé les actionnaires et les multinationales.
Politiques qui ont accordé, des milliards d’euros d’exonération de cotisations sociales aux employeurs...
Politiques, qui ont massivement versées des aides publiques à ces mèmes entreprises, sans aucune contrepartie ni contrôle en termes d’emploi, de formation professionnelle ou de revalorisation des salaires.
Et on voudrait nous faire croire que les retraités sont des nantis et des privilégiés
Depuis plusieurs années, les retraités continuent de subir diverses mesures régressives imposées par le monde de la finance et les différents gouvernements :
- suppression de la demi-part fiscale
- instauration de la CASA contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie
- augmentation de la CSG
- désindexation des pensions sur la moyenne des salaires quand ce n’est pas leur gel pur et simple
Ces mesures ont abouti à une perte de pouvoir d’achat de 10 % pour les retraités en 10 ans
Ca suffit, on ne doit rien à personne ,on a travaillé et cotisé toute notre carrière
On n’acceptera pas la suppression de l’abattement fiscal de 10 %, pas plus que l’alignement du taux de CSG sur celui des actifs ni la désindexation des pensions de l’inflation.
Les retraités ne sont pas une charge mais au contraire un bien pour la société.
Ils réinjectent dans l’économie la pension qu’ils perçoivent et donnent de leur temps pour faire fonctionner associations et institutions où ils sont les premiers garants de la démocratie.
Pour les retraités, la reconquête de la sécurité sociale est une priorité.
Elle nous accompagne de la naissance à la mort.
A la fin de la guerre, alors que le pays était exsangue, Ambroise Croizat, syndicaliste, et ministre du travail a créé la sécurité sociale voulue par le programme national de la résistance. Elle devait permettre à tous les citoyens de :
« Vivre sans l’angoisse du lendemain, de la maladie ou de l’accident du travail, en cotisant selon ses moyens et en recevant selon ses besoins »
Ainsi est né un système de protection sociale unique au monde, dont le financement est assuré par le prélèvement de cotisations sociales sur le salaire, et la gestion de celles -ci par les assurés eux-mêmes élus au sein des conseils d’administration des caisses.
Ce fut une avancée sociale majeure.
Dès sa création le patronat a tenté de combattre ce système, seul le rapport de force avec 5 millions d’adhérents à la CGT a permis de le maintenir. Le lobby mutualiste a tout de mème réussi à se maintenir avec la mise en place, à côté de l’assurance maladie obligatoire, de l’assurance maladie complémentaire.
Des 1967 les ordonnances suppriment l’élection des administrateurs de la sécurité sociale et la divisent en plusieurs branches mettant fin à son unicité.
Les attaques ont continué, en 2007 Denis Kessler numéro 2 du MEDEF déclarait tout haut ce que beaucoup de patrons pensent tout bas : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ! ».
Au fil des réformes régressives, des exonérations de cotisations sociales des employeurs la part du financement par la cotisation sociale diminue au profit de l’impôt tel que la CSG. Le budget de la sécurité sociale est voté au parlement en fonction des recettes prévisionnelles.
Les premières conséquences sont la hausse du reste à charge
Déremboursements de médicaments, taux de remboursement des actes médicaux revus à là baisse, mise en place de forfaits hospitaliers, de franchises médicales, de participations forfaitaires, des nouvelles modalités de versements d’indemnités journalières moins favorables, des dépassements d’honoraires de plus en plus fréquents et de plus en plus onéreux, remise en cause de la prise en charge des affections de longues durées, manque de médecins généraliste et spécialistes, manque de moyens pour l’hôpital public gel des pensions de retraite...
A ce rythme, on peut légitimement penser qu’elle n’existera plus, d’ici quelques années.
Les salariés actifs, les salariés privés d’emploi et les retraités doivent prendre au sérieux l’ampleur de ce risque et se mobiliser dès aujourd’hui pour défendre ce système.
La sécurité sociale est bien vitale pour tous. Son devenir nous concerne tous.
Face à cette situation les assurés pour se soigner et vivre décemment à la retraite se tournent vers le système assurantiel privé qui, chaque année, augmentent leurs tarifs dans des proportions indécentes. 8 à 10 % en 2025.
700 000 retraités n’ont plus de complémentaire santé et 1,6 millions ne se soignent plus ou peu pour des raisons financières.
Reconquérir la Sécu, c’est faire reconnaître la place des retraités dans la société et obtenir des pensions dignes, parce que la retraite est le fruit de leur travail durant des années de labeur.
Avec nos organisations syndicales, nous revendiquons :
- Une sécurité sociale intégrale qui couvre l’ensemble des aléas de la vie de la naissance à la mort, financée par les cotisations sociales prises sur l’ensemble des revenus salariés (salaire, primes, intéressement…) ainsi que sur les dividendes, l’arrêt des exonérations cotisations sociales, la transformation de notre système de santé, la création d’un pôle public du médicament permettant de réintégrer sur le territoire la recherche, la création, la tarification.
- la revalorisation immédiate des pensions de retraite de 10 % et l’augmentation des minimum contributif (MICO) et minimum garanti (MIGA) de 300€
- Le développement des services publics de qualité accessibles à tous sur l’ensemble du territoire français.
- Fidèles à des valeurs de paix et de justice sociale, nous refusons que les citoyens de notre pays et de l’Europe subissent les conséquences de votre politique de va-t’en guerre.
La réponse aux besoins sociaux, l ‘amélioration des droits des populations est aussi un gage de paix.
Pérennisons par tous les moyens possibles l’héritage d’Ambroise CROIZAT
Hier au journal de 20h, Sophie BINET a annoncé , qu’après consultation des bases, la CGT pour sa part, a décidé de quitter cette pseudo concertation et appelle les salariés à se mobiliser.
Les retraités continueront à participer aux manifestations contre la réforme de 2023 et pour un retour à la retraite à 60 ans .
Afin de préparer ces mobilisations à venir, on vous invite à participer à la réunion publique, intersyndicale, du 25 mars à 18h30 au centre FOURNEYRON en présence de Denis GRAVOUIL membre du bureau confédéral et de la délégation nationale de la CGT pour cette concertation.
20 mars 2025