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L’Eveil du 19/09/14

L’ambiance semble lourde depuis quelques mois au centre hospitalier Sainte-Marie. Tellement que le syndicat CGT de l’hôpital a envoyé mercredi après-midi une lettre ouverte en recommandé au ministre Marisol Touraine ainsi qu’à l’agence régionale de santé (ARS), la Haute autorité de la santé (HAS), l’inspection du travail, la presse locale et nationale et aux autorités politiques et administratives de Haute-Loire. Le titre de ce courrier virulent est direct : " Sainte-Marie, la dégringolade ".

"BURN-OUT, PRESSION..."
"Les conditions de travail ne vont plus du tout" explique jeudi matin Patrick Pagis, délégué CGT à l’hôpital psychiatrique. Nous avons beaucoup d’absences de personnels en raison de burn-out cet été et durant le mois de septembre. Beaucoup de personnels sont fatigués, démotivés devant la pression exercée par la direction ". Selon lui, ces absences, cette pression auraient directement des conséquences sur la sécurité des patients : "nous avons beaucoup d’absences parmi les personnels de nuit à Sainte-Marie, et alors qu’il y avait deux soignants par service de 20 à 25 patients en moyenne, aujourd’hui il n’y a plus qu’un soignant la nuit dans certains services. C’est un défaut de sécurité qui génère une grogne générale dans tout l’hôpital »

Pour Patrick Pagis et la CGT, les mauvaises conditions de travail sont également liées à l’état de vétusté de certains bâtiments. "Cet hôpital est en train de tomber en ruines, les bâtiments se cassent la gueule, il n’y a aucune rénovation de prévue ni dans les services, ni dans l’immobilier."
Et le responsable CGT d’annoncer que le plan de rénovation prévu et dont nous nous étions fait l’écho est tombé à l’eau faute de financements : "le plan hôpital 2012-2017 n’a pas été fait, on avait un grand bâtiment à rénover, cela n’a pas été fait et on va dépasser la validité du projet, il devait être achevé en 2010 et on est en 2014...".


"MANQUE D’ARGENT, BÂTIMENTS EN RUINES..."
L’argent, les moyens pour la santé privée face aux déficits publics, voilà le cœur du problème d’après le syndicat. La CGT explique que l’hôpital connaît des déficits depuis deux ans, de l’ordre de 350 000 euros sur l’exercice 2013. "Pour un gros établissement de 1100 salariés, ce n’est pas énorme" dit Patrick Pagis " mais la goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est que l’ARS se permet de nous prendre 200 000 euros sur notre budget annuel pour faire des réserves en cas de problèmes dans d’autres établissements. Il faut beaucoup d’argent pour éponger les gouffres des CHU et notamment celui de Clermont-Ferrand, il y a donc moins d’argent pour la santé privée...". Situation financière tendue d’après le syndicat qui révèle aussi que le seul budget de Sainte-Marie non amputé, ne permettait déjà pas " les augmentations annuelles de 1% sur les salaires et l’ancienneté".

La CGT attend donc des réponses à ses revendications dont une urgence : ‘on demande à la direction de remettre des gens dans les services, d’organiser un peu les absences qui sont non remplacées, d’arrêter de jouer sur les chiffres pour essayer d’équilibrer pour être le bon élève par rapport à l’ARS... au détriment des salariés qui s’épuisent".

Le syndicat espère une rencontre avec la direction en attendant de préparer des actions plus musclées. "On va essayer d’amplifier le mouvement, de mobiliser" dit Patrick Pagis, « nous allons entreprendre des négociations intersyndicales, on a jeté un pavé dans la mare et on va voir...". Une délégation départementale pourrait prendre rendez-vous également avec l’agence régionale de santé.

Julien Bonnefoy
Crédit photo : archives - Vincent Jolfre

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== Sainte-Marie, la dégringolade