Les services publics sont la richesse de celles et ceux qui n'en n'ont pas. Halte aux contraintes budgétaires notamment sous pretexte d'"économie de guerre"! Pour la CGT, il faut donner aux agents les moyens de bien faire leurs métiers au service et au plus près de la population et d'en vivre dignement !
Jeudi 3 avril 2025, dans le cadre d'une journée de mobilisation unitaire dans la fonction publique, des militant.es de la CGT, de la FSU, de l'UNSA et de Solidaires ont organisé un rassemblement devant la préfecture du Puy. L'intersyndicale altiligérienne refuse que les services publics, la fonction publique, les agents publics soient sacrifiés sous prétexte de contraintes budgétaires notamment dans le cadre d'une possible "économie de guerre" sur le dos des personnels et des usagers.
Les services publics, au service de la population, qui font la richesse de notre pays, souffrent de politiques austéritaires successives qui dégradent non seulement la qualité de vie au travail mais aussi l’accès et la qualité de la prise en charge des usagers.
Prise de parole d'Amandine Rabeyrin, secrétaire du Syndicat CGT Santé du Centre Hospitalier Emile Roux et des Etablissements Publics du bassin du Puy au nom de la CGT
"Nous sommes réunis aujourd’hui pour défendre notre bien commun : la fonction publique. Au cœur de notre modèle de société, héritage des valeurs et du programme du Conseil National de la Résistance, elle garantit la mise en œuvre de nos droits fondamentaux : droit à l’éducation et à la formation, à l’action sociale et à la santé, à un emploi décent, à la justice et à la sécurité, à l’énergie et à l’eau, à la culture, à l’information… Elle garantit également l’égalité d’accès et de traitement et œuvre au service de l’intérêt général.
Fragilisée par des années de politiques austéritaires, nous sommes rassemblés pour refuser que les services publics, la Fonction publique, ses agents et ses usagers soient sacrifiés sous le coup de nouvelles contraintes budgétaires justifiées au nom de la mise en œuvre d’une possible « économie de guerre ».
Ces politiques inefficaces, menés par les gouvernements successifs, ont entrainé une dégradation des conditions de travail des agents publics et une détérioration de la qualité des services rendus à la population. L'augmentation de la charge de travail, le manque de moyens, la réduction des effectifs, les suppressions de postes et fermetures de service, l’intensification des tâches et les réorganisations forcées, pèsent lourdement sur les agents. Les services publics, au service de la population, qui font la richesse de notre pays, souffrent de ces décisions absurdes qui dégradent non seulement la qualité de vie au travail mais aussi l’accès et la qualité de la prise en charge des usagers.
Sur notre département, ce constat amer traverse chacun des trois versants de la Fonction Publique. Un des exemples illustrant cette mise à mal est l’état de délabrement de l’hôpital public. Au Puy en Velay, comme dans de nombreux départements, la situation de l’hôpital et l’accès aux soins s’aggravent dangereusement.
Depuis plus d'un an et demi, l’accès au service des urgences du Puy est restreint sans perspective de retour à un fonctionnement normal. Le service de soins palliatifs a fermé ses portes depuis maintenant plusieurs mois, tout comme l’unité mobile de soins palliatifs qui intervenait dans les autres services et établissements du département. Cela prive les patients d'un accompagnement de fin de vie digne, et oblige les équipes à gérer des situations de plus en plus difficiles dans des conditions inacceptables. Malgré l’annonce, ce weekend, d’une possible réouverture en fin d’année, l'attente et l'angoisse subies par les patients et leur entourage sont inacceptables et les perspectives restent fragiles. À partir du 2 avril, ce sont plus de la moitié des lits d’oncologie qui vont fermer. Les patients atteints de cancer, vont à leur tour, se retrouver sans prise en charge adaptée. Et la Direction ose encore annoncer qu’il va falloir réduire « nos coûts de production » !
Sur Brioude, c’est le Centre de Périnatalité, créé pour pallier à la fermeture de la maternité, qui doit fermer partiellement ses portes.
Pour la CGT, il est urgent de sortir de cette logique destructrice et purement financière qui, en nous privant de nos moyens pour remplir nos missions, pénalise et met en danger les usagers.
Si nous sommes là aujourd’hui, c’est aussi parce que le gouvernement prétextant le contexte international multiplie les coups bas et attaques contre les agents, alors que nos métiers sont de moins en moins attractifs ! Comment recruter dans ses conditions ?
La réforme des arrêts maladie, qui a réduit l'indemnisation de 100% à 90%, est inacceptable. Cette mesure perfide et culpabilisatrice envers les malades risques de conduire aux renoncements d’arrêt maladie nécessaire à un rétablissement durable. La poursuite du gel du point d’indice qui dure depuis plusieurs années et la non revalorisation des grilles indiciaires, bloquent nos salaires pendant que le coût de la vie augmente. De plus, la suppression de la GIPA (garantie individuelle du pouvoir d’achat) nous précarise un peu plus en nous privant d’une compensation pour la perte de pouvoir d'achat liée à l'inflation. Quel manque d’intérêt, voire mépris, envers celles et ceux qui sont en première ligne pour assurer des missions essentielles à la population.
Nous dénonçons toujours fermement la volonté gouvernementale et patronale d’augmenter toujours et encore le temps passé au travail avec le passage à 64 ans pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. Deux ans après, la réforme est toujours aussi inacceptable : les 64 ans doivent être abrogés
Continuons la mobilisation et ensemble faisons grandir le rapport de force pour gagner sur nos revendications :
Pour des services publics et une Fonction publique assurant les droits et répondant aux besoins des populations sur l’ensemble du territoire,
- Pour l’augmentation de la valeur du point d’indice et des mesures salariales générales,
- Pour la suppression de la baisse de 10% des rémunérations pendant les congés de maladie,
- Pour la refonte des grilles indiciaires,
- Pour l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes,
- Pour le rétablissement du versement de la GIPA…
De l’argent, il y en a ! Il faut simplement le distribuer de manière plus équitable !
- Il est urgent d'arrêter les exonérations de cotisations sociales, qui privent la Sécu de recettes importantes. Ces exonérations, sans réel effet sur l'emploi, ont coûté 80 milliards d'euros rien qu'en 2022.
- Il est indispensable de conditionner les aides publiques versées aux entreprises en fonction de leurs politiques en matière d'emploi, de salaires, et d'environnement. Actuellement, certaines grandes entreprises reçoivent des milliards d’euros d’argent public tout en réalisant des bénéfices, en versant des dividendes à leurs actionnaires, mais en fermant des usines et en licenciant des salariés, comme c’est le cas de Michelin, Auchan…. Ce conditionnement des aides permettrait de réaliser plus de 20 milliards d'euros d'économies !
Il est aussi urgent de rétablir une plus grande justice fiscale :
- Un impôt sur la fortune rapporterait 8 milliards d'euros,
- Une taxe sur les profits génèrerait 8 milliards d'euros,
- L’application de l’égalité salariale Femme/homme rapporterait à minima 6 milliards d’euros
- Une taxe sur les rachats d’actions rapporterait 1 milliard d'euros…
D'autres choix sont donc possibles, mais cela dépend de nous tous, unis, de prendre notre destin en main et de refuser de subir.
Nous ne demandons pas l'impossible : Nous souhaitons simplement travailler dans de bonnes conditions et vivre dignement de notre travail.Nous voulons une société plus juste et pour cela, nous défendons un grand service public, garant du respect de nos droits fondamentaux : santé, éducation… et de l'égalité des chances pour toutes et tous. Il ne peut y avoir de paix sans justice sociale !"
Revue de presse :
Les agents de la fonction publique dénoncent « la casse des services » [Le Progrès]
Edition en ligne du 04/04/2025
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