manifestation 17 mars 2015 retraites le puy en velay

Presse : L'Eveil, 17/03/15
Expression syndicale : tract d'appel intersyndical à la manifestation du 17 mars 2015, motion CGT/FSU portée au MEDEF, prise de parole CGT

Mardi, journée de mobilisation nationale, les retraités ont une nouvelle fois tenté de faire entendre leurs voix. Mais le rendez-vous pris ce jour avec les autorités préfectorales de la Haute-Loire n’a pas été à la hauteur de leurs espérances.

 

"Monsieur le préfet, Denis Labbé, n’était pas présent. Nous avons rencontré son chef de cabinet, à 9 h 30. Le représentant de l’Etat a ainsi fait preuve d’un manque d’intérêt total pour les retraités", pestait mardi matin, Gilbert Ducarouge, représentant de la FSU. La fin du gel des pensions, les organisations syndicales (CGT et FSU), la réclament depuis l’an dernier, tout comme la mise en oeuvre de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement courant 2015, et le renforcement des services publics.

"Il faut continuer à se battre"

En juin, les aînés sont déjà descendus dans la rue, à Paris, pour manifester leur colère. Sans succès. "Rien n’a bougé", soupire Gilbert Ducarouge. Face à ce "manque d’intérêt", les retraités n’entendent pas baisser les bras. Au contraire, "il faut continuer à se battre", estime t-il.
Les retraités ont ensuite marché sous les bannières de la CGT et de la FSU jusqu’au siège du MEDEF (Mouvement des entreprises de France) pour lui porter une motion. Le mouvement "ne veut rien entendre" d’après les organisations syndicales qui dénoncent son attitude dans les négociations de l’avenir des régimes complémentaires Agirc et Arrco.

730 € par mois

Dans les rangs des retraités qui ont défilé mardi matin, de la préfecture au siège du MEDEF (Mouvement des entreprises de France), au Puy-en-Velay, il y avait Alain, retraité depuis 8 ans. Le Ponot "pioche" dans ses économies pour faire face à "l’augmentation du coût de la vie" et a abandonné, à contre coeur, sa collection de pièces de monnaie. Sa retraite n’a "pas augmenté depuis deux ans", soupire-t-il, et Alain, avec ses 730 €, n’en peut plus d’attendre son dégel.
Joël a 63 ans, une queue de cheval grisonnante, et une pancarte autour du cou sur laquelle est écrit : "Mon travail a valorisé la France, la France doit valoriser ma retraite". Il arbore un large sourire... trompeur. Sa situation ne l’amuse pas. "On est taxés à longueur de temps. Ce n’est plus possible ! ", lâche-t-il enfin. Ce mois-ci, comme chaque mois depuis le début de l’année, il doit vivre avec "53 € de moins à cause d’une nouvelle taxe sur la contribution sociale généralisée (CSG)". Son ras-le-bol a gagné du terrain et l’a conduit à manifester  mardi, pour "la toute première fois".

Ophélie Crémillieux


MOTION CGT / FSU

à Monsieur le Président départemental du MEDEF
16 Boulevard Président Bertrand
43000 LE-PUY-EN-VELAY                                

Le Puy-en-Velay, mardi 17 mars 2015

Les retraités, réunis ce jour de mobilisation nationale, avec leurs organisations syndicales CGT et FSU, dénoncent l'attitude du patronat, plus spécifiquement celle du Medef, dans les négociations de l'avenir des régimes complémentaires Agirc et Arrco.

Ils refusent :

  • la fusion des deux régimes
  • la réduction des pensions
  • un report de l'âge du départ à la retraite.

Pour augmenter les recettes des régimes et préserver les droits des retraités, plusieurs solutions sont possibles, parmi lesquelles :

  • soumettre à cotisations l'ensemble des éléments de rémunération (épargne salariale, intéressement, participation),
  • faire contribuer les revenus financiers (dividendes,...) au même titre que les salaires.
  • appliquer l'égalité salariale hommes-femmes, ce qui permettrait de pérenniser les deux régimes jusqu'en 2040.

Il est urgent que de véritables négociations aboutissent pour trouver des solutions favorables aux salariés, actifs et retraités.


PRISE DE PAROLE CGT

Bonjour à tous,

Merci d'être venus ce matin. Certains viennent de l'autre bout du département. Nous sommes là pour répondre à l'appel national de mobilisation, lancé par huit organisations syndicales et associations de retraités.

Nous sommes 16 millions de retraités en France. Depuis plusieurs années, du secteur public comme du secteur privé, nous constatons que notre situation ne cesse de se dégrader. Par dizaines de milliers, nous avons déjà montré notre colère et notre détermination à ne pas laisser se poursuivre la dégradation de notre pouvoir d'achat et de nos droits en matière de retraite et de protection sociale. A quelques jours de la date qui, jusqu'en 2013, a été celle de la revalorisation de nos pensions, à quelques jours du 1er avril, nous voulons rappeler au gouvernement qu'il a encore repoussé la date de la revalorisation de nos pensions. Nous, nous ne sommes pas dupes de ces reports successifs qui nous pénalisent fortement !

Il est inacceptable que le pouvoir d'achat des retraités baisse depuis des années, du fait de l'augmentation constante des dépenses contraintes et des multiples mesures fiscales (CASA, disparition de la demi-part parent isolé, fiscalisation de la majoration pour 3 enfants, augmentation de la TVA, modification de l'assiette de la CSG,... ).     Aujourd'hui, trop de retraités, particulièrement des femmes, vivent en dessous du seuil de pauvreté, y compris avec une carrière complète. Il est inacceptable que que 7 % des retraités de 60 à 69 ans occupent un emploi en 2012 (ce chiffre a doublé depuis 2006). La moitié d'entre eux y sont contraints par le montant insuffisant de leur pension.

Au sujet de la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, ces reports successifs de sa mise en œuvre sont inacceptables. Et le reste à charge des personnes en perte d'autonomie ne cesse de croître.

Il est inacceptable que l'accès aux soins devienne de plus en plus difficile du fait du manque de médecins, des dépassements d'honoraires, du désengagement de la Sécurité sociale. Cela provoque l'augmentation du prix des complémentaires santé. L'application générale du Tiers-payant doit constituer un réel progrès pour l'accès aux soins.

Dans l'immédiat, nous retraités, nous revendiquons :
1.   La fin du gel des pensions et l'amélioration du pouvoir d'achat des retraités. Il faut revenir à l'indexation des pensions sur l'évolution des salaires ; il faut un minimum de retraite équivalant au SMIC pour tout retraité ayant eu une carrière complète.
2.    La mise en œuvre courant 2015 de la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement et la prise en charge de la perte d'autonomie par la Sécurité sociale.
3.    Le développement et le renforcement des services publics indispensables à une vie digne, en particulier dans le domaine de la santé.

Nous dénonçons le diktat du patronat sur les décisions du gouvernement. C'est le capitalisme financier qui profite, ce sont les petits qui trinquent !
Voilà pourquoi nous allons nous rendre en manifestation, jusqu'au siège du Medef. Portons-lui une motion.


Nous voilà devant le siège du Medef.
Vous le savez : les retraites complémentaires Agirc et Arcco représentent une part importante des revenus des anciens salariés du privé, cadres et ouvriers : souvent 40 %, jusqu'à 60%. Or les réserves s'épuisent (1,24 Milliard d’Euros pour l’Agirc et 405 Millions d’Euros pour l’Arrco) sous l'effet de la crise, du papy-boom et de l'augmentation de l'espérance de vie. Et il ne faut pas oublier : normalement, les employeurs doivent financer les retraites à hauteur de 60% tandis que les salariés doivent y participer à hauteur de 40%. Mais, depuis les accords signés en 1993 (signés par les organisations syndicales, sauf la CGT), la règle affichée du 60/40 n'est plus appliquée. Cela donne pour l'Arrco : 57% payés par les salariés, 43% par les employeurs. Pour l'Agirc, 62% payés par les salariés, 38% par les employeurs les employeurs auraient dû verser 197,811 milliards depuis 1993  / le patronat n'a versé que 91,915 milliards).

Les négociations sur les régimes de retraites complémentaires ont débuté le 17 février dernier et doivent s’achever courant juin 2015 (4 séances de négociation étant prévues). Il s’agit de permettre un retour à l’équilibre des comptes. Le patronat voudrait réduire les droits des salariés au nom de l'équilibre financier des régimes. Il voudrait maintenir le principe de la sous-indexation, voire du gel de la valeur du point. Il voudrait réduire le taux des pensions de réversion.

Le MEDEF, dans le cadre de son alliance ouverte avec le gouvernement, refuse toute hausse des cotisations : cela « ne s’inscrirait pas avec la politique actuelle du gouvernement ». Le Medef souhaite la baisse du niveau de retraite pour tous les salariés du privé, le financement de la retraite des cadres par celles des non cadres et par voie de conséquence, la baisse des retraites cadres et non-cadres. L'avenir de la Sécurité sociale est en danger par le développement massif de la retraite par capitalisation.

RENDEZ-VOUS LE 9 AVRIL
à Paris ou au Puy
POUR LA JOURNEE DE MOBILISATION ET DE MANIFESTATION INTERSYNDICALE,INTERPROFESSIONNELLE , INTERGENERATIONNELLE


Documents en téléchargement :

== Tract intersyndical d'appel à la manifestation
== Motion CGT / FSU portée au MEDEF
== Prise de parole CGT Retraités