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26/05/15
Presse L'Eveil
Tract du syndicat CGT Services publics

Depuis 5 heures, lundi, la totalité des dix-sept agents titulaires chargés du ramassage des ordures ménagères et du tri sélectif sur l'agglomération du Puy-en-Velay est en grève, à l'appel de la CGT.

Tous sont là, se réchauffent comme ils peuvent autour du barbecue, en grignotant une merguez devant l'entrée du local technique de Taulhac, sur les hauteurs du Puy.
Les neuf camions sont restés au dépôt, avec leurs chauffeurs et rippers et les conversations vont bon train. "On est là depuis cinq heures et personne n'est venu nous voir !". L'ambiance est bon enfant mais la détermination bien réelle : "on tiendra tant qu'on n'aura pas obtenu satisfaction" répète Félix Maurin, avant de lâcher : "on fait un sale métier".

En faisant grève, les éboueurs entendent obtenir une meilleure prise en compte des risques sanitaires et physiques liées à leurs conditions de travail.
"Il y a les mauvaises odeurs quand ce ne sont pas des émanations toxiques, voire les asticots ! Quand on ramasse les ordures à raison d'une fois par semaine sur certains secteurs, j'vous raconte pas, ça grouille là-dedans !" lance le délégué syndical, "sans parler des poubelles à traîner, des vibrations du camion à encaisser pour les rippers, des manoeuvres incessantes, parfois délicates ou dangereuses pour les chauffeurs…".

Les grévistes revendiquent une meilleure prise en compte des troubles musculo-squelettiques, des risques de maladies respiratoires, des risques propres, la reconnaissance de la pénibilité et de l'insalubrité de leurs conditions de travail… "Les éboueurs ont cinq ans et demi d'espérance de vie en moins et la pénibilité n'est toujours pas reconnue ! Quatre agents sont actuellement en arrêt maladie en raison des conditions de travail" remarque Félix Maurin aux côtés de Philippe Aurand, CGT également.

Autre revendication, le rééquilibrage des tournées sur les vingt-huit communes de l'agglomération : les journées démarrent à 5 heures pour se terminer à midi. "On demande que les tournées soient identiques en quantités d'ordures collectées" poursuivaient les délégués en donnant l'exemple d'une des tournées qui aurait dû se faire lundi, sur les secteurs de Chadrac et Brives-Charensac : "entre 10 et 11 tonnes d'ordures sont collectées, mais les camions ne peuvent pas contenir plus de 7 tonnes, alors on est obligé d'aller vider à Polignac avant de reprendre pour finir la collecte. C'est du temps perdu".

Quant aux revendications salariales, elles sont de l'ordre de 150 euros par mois, sachant que le salaire moyen d'un agent s'échelonne de 1 000 euros à 1 300 euros estime Félix Maurin.

Vers le bras de fer ?
Cette grève fait suite à une réunion de négociations qui s'est tenue le 28 avril avec notamment le président de l'Agglomération, Michel Joubert. "On n'a rien obtenu" regrettent les syndicalistes tandis que Michel Joubert, joint par téléphone, explique qu'il leur a demandé du temps, le temps d'examiner certaines revendications comme il l'a précisé à nouveau dans le courrier qu'il leur a adressé vendredi.

"On a répondu dans l'immédiat à certaines demandes, d'autres sont à l'étude. On ne peut pas distribuer des primes d'insalubrité, ça ne se décide pas comme ça !" remarque-t-il, avant de lâcher, agacé, "je pensais qu'un accord avait été trouvé, s'ils ont changé leur fusil d'épaule, ce n'est pas mon problème !" Tandis que les grévistes viennent d'entamer une grève qu'ils entendent faire durer jusqu'à ce qu'ils obtiennent satisfaction, le président Joubert promet que si la grève dure, "la Communauté d'agglomération prendra ses dispositions pour assurer le service". Entendre par là que "tout est envisageable" précise-t-il. Y compris faire appel à un prestataire privé pour collecter les ordures ménagères ? "On n'en est pas là!" répond-il.
La direction devrait aller à la rencontre des grévistes dans les heures qui viennent.

Document en téléchargement :

== Tract CGT Territoriaux


Reportage de France 3 Auvergne, 27/05/15