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Mon43, 28/05/15

Troisième jour de grève, ce jeudi 28 mai, pour le personnel de la collecte des ordures ménagères sur la communauté d'agglomération du Puy-en-Velay. Si des accords ont été trouvés entre les agents et leur direction, « les principales revendications n'ont pas été entendues », tonne la CGT. Le conflit va-t-il s'envenimer ?

Une entrevue… mais pas grand chose en vue. La réunion qui s'est tenue ce mercredi 27 mai entre les responsables de l'Agglomération du Puy et le personnel du service de la collecte des ordures ménagères, n'a pas eu d'impact sur le mouvement social des 18 éboueurs titulaires, qui ont entamé ce jeudi leur troisième jour de grève.

Pour la CGT, « les principales revendications n'ont pas été entendues »

Aucun camion benne n'est sorti du dépôt. Pour Stella Masson, représentante de la CGT, « les principales revendications n'ont pas été entendues par les élus. Nous voulions des chiffres clairs concernant la hausse des salaires de 150 euros par mois par agent ainsi que des assurances sur l'entrée en catégorie active pour les chauffeurs, et la possibilité de changement de poste pour les rippers au bout de 15 ans de service ». Le dialogue a néanmoins permis de lever quelques blocages, notamment sur le niveau d'équipement des véhicules en pneus contact et celui du personnel… en gants. L'Agglo confirme par ailleurs, ce jeudi, qu'elle s'est engagée à revoir les tournées pour qu'elles aient une durée sensiblement égale. « Une tournée moyenne comprend six heures, la pause de 20 minutes incluse », note Bernard Figuet, directeur général des services de la Communauté d'agglomération. Sur les différents points d'achoppement, le sujet de l'intégration des chauffeurs dans la catégorie active « devrait être soumise à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales ». Pour l'Agglo, « il n'est pas possible, à notre niveau d'apporter une réponse sur cette revendication ». La gestion prévisionnelle des emplois, dans l'optique d'un reclassement des rippers en fin de carrière, « sera intégrée à la réflexion ». Enfin, Michel Joubert, président de l'Agglo, confirme que « la question du régime indemnitaire sera l'un des éléments de la discussion abordée au même titre que les autres préoccupations ».

L'Agglo annonce qu'elle « prendra les dispositions pour que le ramassage soit assuré »

Dénonçant un « manque de respect de notre travail réalisé pour la population », les agents de la collecte envisageaient de distribuer des tracts autour de la Foire expo du Puy-en-Velay, ce jeudi après-midi, « pour informer les usagers de ce qui se passe », explique Stella Masson. Des employés qui ont également décidé de communiquer aux médias leurs fiches de paye, « afin de donner des exemples concrets. Un agent, avec 11 ans d'ancienneté a 1300 € par mois, dont 240 € de primes qui ne sont pas comptabilisés pour sa retraite », développe Maxime Peyroux, animateur de la coordination syndicale.
Et maintenant ? Si le personnel semble déterminé à se battre, « il donne l'impression qu'il n'y a pas de dialogue, alors que ce n'est pas vrai », regrette Michel Joubert, pour qui « les sujets de discussions ne peuvent pas être réglés comme au sein d'entreprises privées. Nous sommes ici dans le public et, si de nouvelles dispositions impactent l'Agglo, elle doivent être validées et votées par les élus ».
Enfin, la collectivité annonce qu'elle « prendra les dispositions, afin de garantir le service public, pour que le ramassage des ordures ménagères soit assuré pour l'essentiel sur la Communauté d'agglomération ». « Nous avons tendu la perche que nous devions tendre », estime Willy Guieau, vice-président de l'Agglo en charge du développement durable. Un message qui, pour le moment, ne satisfait pas le personnel.

Stéphane Marcelot

Stéphane Marcelot