//geve eboueurs le puy 29 photo remi barbe

Le Progrès, 29/05/15

Les éboueurs poursuivent leur grève ce vendredi tandis que les poubelles commencent à s’entasser dans les villes et villages de l’agglomération. Parallèlement, les négociations restent dans l’impasse et la collectivité pourrait décider de faire appel à un prestataire privé pour évacuer les déchets.

Quatrième jour de grève, ce vendredi, pour les agents du service de collecte des ordures ménagères intervenant sur les vingt-huit communes de la communauté d’agglomération. La poursuite du mouvement a été votée, jeudi après-midi, au terme d’une journée riche en rebondissements.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dialogue semble rompu entre les grévistes (100 % des dix-huit personnels titulaires) et l’exécutif de la communauté d’agglomération depuis les négociations avortées de mercredi soir (lire notre édition de jeudi). Et si des accords ont pu être trouvés sur certains détails techniques (équipements en gants, rééquilibrage des tournées), l’essentiel des revendications reste, pour l’heure, sans réponses.

« Apporter une réponse tout de suite, ce n’est pas possible ! » Michel Joubert, président de la communauté d’agglomération

Jeudi matin, Michel Joubert, le président de l’agglomération, s’en est expliqué. Notamment au sujet de la revalorisation du régime indemnitaire à hauteur de 150 euros réclamée par les agents. « Cette prime de travail insalubre existait mais elle a été intégrée au régime indemnitaire et revalorisée en 2011 lors de la mutualisation des services ». En clair, la prime n’apparaît plus en tant que telle sur les fiches de paie mais serait bien versée aux agents.

Et si le président et son vice-président Willy Guieau ne se disent pas fermés à une négociation sur les salaires, ils ne peuvent, pour l’heure, rien promettre. « Une collectivité territoriale n’est pas une entreprise privée. Il y a des procédures à respecter. Le dossier doit être discuté et voté en commission puis en conseil communautaire ». L’enveloppe se chiffrerait à 70 000 euros par an pour la collectivité, à répercuter sur la taxe d’ordures ménagères. « Apporter une réponse tout de suite, ce n’est pas possible ! » affirme Michel Joubert qui met sur la table un projet de service pour discuter de l’ensemble des problèmes avec une première réunion d’ici dix jours.

Les grévistes investissent la commission des finances

Trop long pour les grévistes qui craignent que ces propositions ne soient là que pour arrêter le mouvement. La grève est donc reconduite et les camions ne sortiront pas du dépôt de « Taulhac » ce vendredi, pour le quatrième jour consécutif. Les cégétistes promettent même une action plus spectaculaire. Ils se sont déjà invités, jeudi soir, au siège de la communauté d’agglomération pour proposer aux élus de voter une délibération actant les revendications. Refusé.

De son côté, Michel Joubert a affirmé son intention de vouloir trouver une solution urgemment pour faire évacuer les poubelles, notamment en centre-ville du Puy-en-Velay. « Nous allons prendre nos dispositions et nous ferons collecter les ordures par des entreprises privées si la grève continue ». Peut-être même avant le week-end. « Quand il s’agit des éboueurs, ça ne dérange pas de ne pas reconnaître l’insalubrité mais quand les poubelles s’entassent en ville, là c’est insalubre », ironise Pierre Marsein, secrétaire général adjoint de la CGT.

Rémi Barbe