greve eboueurs le puy 010615

L'Eveil, 01/06/2015

"A toi Joubert, ton salaire ?" C'est l'inscription faite à la bombe de peinture sur la route juste devant le local dédié à la collecte des ordures ménagères à Taulhac, là où les agents ont installé leur piquet de grève depuis mardi dernier. "Elus menteurs" peut-on également lire sur la banderole accrochée sur le portail fermé du site. Voilà pour l'ambiance…

Lundi matin, au début du cinquième jour de leur mouvement, les grévistes du service de collecte des ordures ménagères de l'agglomération du Puy affichent toujours leur détermination malgré la collecte partielle réalisée dès la fin de semaine dernière par un prestataire privé. "Nous sommes 100 % de grévistes" rappelle Stella Masson de la CGT. Puis revenant sur la collecte de l'entreprise Sita-Suez mandatée par les élus  : "C'est inadmissible. C'est un peu comme casser le droit de grève" regrette t-elle.

Sur le terrain, cette collecte réalisée vendredi et samedi (elle a repris lundi) a permis d'enlever les points les plus sensibles, là où les dépôts de sacs poubelles commençaient à devenir véritablement visibles, voire odorants avec des températures en hausse. Mais tous les amoncellements et les containers qui débordaient n'ont pas été nettoyés. "C'est une question de salubrité publique" soutient Michel Joubert. "Ce n'est d'ailleurs pas forcément le rôle de l'agglomération et j'ai prévu de réunir les maires des différentes communes rapidement à ce sujet".


Salaires d'éboueurs, indemnités d'élus
Dans un nouveau tract distribué lundi matin, la CGT de la fédération des services publics tient à faire quelques "rappels".  Elle commence par s'interroger sur le coût pour la collectivité de cette collecte privée. "Ce ne sera pas plus cher qu'avant comme les agents sont en grève et ne sont pas payés" répond Michel Joubert. La CGT revient aussi sur l'évolution du service depuis 2011 : "le service public de collecte des ordures ménagères n'est plus rendu de la même manière" avec "seulement un passage par semaine".
Les grévistes d'aller plus loin encore, en guise de réponse aux propos de Michel Joubert qui avait détaillé vendredi le salaire moyen des agents de la collecte : "2039 euros brut, soit 1675 euros net" et ceci "sans compter la tradition de la vente des calendriers". Les grévistes y sont donc allés de leur petit calcul également concernant les indemnités du président. "3500 euros par mois en tant que président de l'agglo, 1178 euros par mois en tant que maire de Chaspuzac, 2129 euros en tant que vice-président du département. Soit un total de 6807 euros par mois" d'après la CGT. "Quelle ironie ! Nous vous rappelons que c'est vous qui auriez pu éviter cette grève et qui en êtes le seul responsable".
Côté revendications, elles n'ont pas changé pour les agents affectés à la collecte : 150 euros de plus par mois, le passage en catégorie active pour les chauffeurs (avec départ à la retraite anticipé) et la possibilité de changement de poste pour les rippers au bout de 15 ans de service.


Vers un mouvement en mairie du Puy jeudi ?
C'est dans ce contexte de dialogue quelque peu tendu, qu'en fin de semaine dernière, trois organisations syndicales ont déposé un préavis de grève des agents de la ville du Puy-en-Velay en date du jeudi 4 juin. Si la CGT et la FSU l'ont fait conjointement, FO l'a fait de son côté. "Nous retrouvons les mêmes problématiques et cela concerne essentiellement les conditions de travail et le dialogue social" explique Pierre Marsein, secrétaire général adjoint de la CGT Haute-Loire. "Mais nous avons d'abord une réunion prévue mardi matin avec la direction de la ville du Puy qui nous reçoit" rappelle toutefois Jean-Pierre Riouffrait, cosecrétaire du syndicat FSU 43. Mais si ce mouvement de grève venait à se confirmer, il viendrait s'inscrire dans le prolongement de celui des éboueurs et pourrait alors donner un nouvel écho à leurs revendications.


Nouvelle réunion lundi après-midi
En attendant, un nouveau rendez-vous entre les éboueurs grévistes et la communauté d'agglomération était prévu ce lundi à 15 heures. "C'est déjà pas mal" salue la CGT par la voix de Stella Masson. Mais pour Michel Joubert  : "on va les recevoir par politesse. On verra bien. Nous n'avons jamais refusé le dialogue. Mais pour dialoguer, il faut être deux" explique le président de l'agglomération.


 Reportage France 3 Auvergne