en 1977 plusieurs milliers de tanneurs descendent dans les rues du puy en velay pour sauver leurs emplois photo dr 

Le Progrès, 25/06/15

Des mines de Sainte-Florine aux ouvrières de Lejaby, en passant par les Tanneries du Puy, quelques grands mouvements ont fait l’histoire sociale du département. « Une histoire riche et compliquée », comme en témoigne Raymond Vacheron.

Si la CGT fête ses 120 ans, les premiers mouvements syndicaux n’ont pas attendu la fin du XIXe siècle pour se mettre en place. Mais le profil rural et agricole du département conduit une grosse partie du salariat de l’époque à partir, notamment à Saint-Etienne. « En 1840, 16 % des gens qui habitent à Saint-Etienne sont de Haute-Loire », souligne Raymond Vacheron. Cette figure du syndicalisme, passionné d’histoire et désormais retraité, n’en finit plus d’éplucher les archives pour « rendre aux militants cette histoire qui n’a jamais été écrite ». Une histoire qui débute dans le bassin minier de Sainte-Florine, qui s’étend ensuite aux cheminots, « à la gare d’Arvant, à Langeac, Brioude ou encore au Puy-en-Velay. Suivent ensuite les PTT », détaille Raymond Vacheron.

Plongé dans ses recherches sur les passementiers de La Séauve-sur-Semène, il rappelle les grands moments des décennies passées. « Après mai 1968, on a eu une augmentation de 37 % du SMIC en Haute-Loire, contre 35 en France », différence due aux « abattements de zone », souligne-t-il. Avant d’énumérer : « Ici, on a eu les luttes pour les fermetures des mines, contre les licenciements dans l’automobile, l’histoire des Tanneries du Puy, les grèves dans la plasturgie dans les années 1990, puis dans le textile avec plus de 4 000 emplois perdus et enfin plus récemment les Lejaby ». Malgré tout, le département reste l’un des plus industrialisés de France. Autour, le mouvement ouvrier continue donc de s’organiser.