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Zoomdici, 17/12/15

"La Direction nous provoque", estiment les 16 aides-soignantes de la Mutualité Française, en grève depuis lundi rue des Moulins, au Puy-en-Velay. La Direction assure vouloir "poursuivre le dialogue social" pour assurer rapidement une reprise d'activité.

"Ils nous proposent de travailler plus, pour de meilleurs salaires, mais avec toujours le même taux horaire", s'étrangle Céline Lioutaud, déléguée CGT, jointe ce jeudi midi, "ils ne nous prennent pas du tout au sérieux et on attend toujours l'ouverture de vraies négociations".
Selon la cégétiste, la direction souhaiteriat organiser des rencontres individuelles, "pour casser le mouvement, alors que nous avons une revendication collective", en l'occurence une augmentation de 1,50 euro du taux horaire et l'instauration d'un treizième mois.

Une sorte de prime d'intéressement aurait également été proposée, mais elle serait de l'ordre d'une petite centaine d'euros par an, ce qui représente "un affront" pour les salariées grévistes.

Monologue social et provocation

Déjà ce mardi, deux délégués syndicaux avaient été reçus par la direction... pour en ressortir écoeurés : "ils ne nous ont fait aucune proposition, ils se moquent de nous et ne nous prennent pas du tout au sérieux", nous confiait alors Céline Lioutaud ce mardi midi.
Même son de cloche du syndicat ce mercredi soir : "la direction continue son monologue social et joue maintenat sur la provocation. Celle ci n'a pas hésité a remettre en cause la conscience professionnelle des salariés et le fait de prendre en otage les usagers".
En attendant, les revendications salariales des aides-soignantes n'ont toujours pas trouvé d'écoute auprès de la direction stéphanoise. La grève se poursuit donc ce jeudi devant l'immeuble Victor-Hugo, rue des Moulins au Puy, où est installée la Mutualité française.

"Tant que la direction refuse d'entamer des négociations, on a des patients qui ne bénéficient plus des soins basiques comme par exemple la toilette. Sur nos 105 patients, 85 n'ont pas été visités ce lundi. Mais ils nous soutiennent, pour que l'on puisse vivre dignement de notre métier" ,nous confiait alors Céline Lioutaud, déléguée CGT, ce mardi midi.

Le soutien des usagers, en attendant celui de l'Etat ?

L'argument mis en avant par la direction, afin de faire culpabiliser les grévistes, ne prend pas chez les cégétistes qui nous indiquent : "au cours de la matinée, des usagers et leur famille se sont joint au mouvement en apportant un soutien financier et en signant la pétition de soutien, des mails de soutiens nous arrivent également des usagers".
Le service minimum est assuré pour les 105 patients, avec la participation de seulement deux employées en CDD depuis ce lundi. Et les grévistes demandent désormais le soutien des services de l'Etat pour débloquer la situation, alors que les salariés se déclarent "de plus en plus méprisées par le Directeur Général, qui n'a toujours pas dénié se déplacer au siège de la Mutualité Française de Haute-Loire".

1048 € pour 130h dont 18,5h de dimanches travaillés

Le syndicat CGT des organismes sociaux encadre le mouvement et donne un simple exemple pour interpeller la population : une salariée avec un contrat de 130 heures gagne avec 18.50 heures de dimanches travaillés un salaire net de 1048 €, incluant le remboursement des frais kilométriques. "Comment faire pour vivre avec si peu ?", demande le syndicat.

Hausse de 1,50 € du taux horaire et un 13ème mois

Dans le cadre de ces revendications, les employées exigent une augmentation de 1,50 euro du taux horaire et l'instauration d'un treizième mois. "Ces revendications salariales permettraient d'être en adéquation avec leur diplôme d'aide-soignante", souligne la CGT. "L'heure n'est pas à la résignation mais à la mobilisation. Les salariés refusent d’être les laissés-pour-compte et exigent de vivre dignement de leurs salaires", ajoute le syndicat.

La réaction de la Direction

Dans un communiqué de pesse adressé à notre rédaction, la Direction Générale tient à réagir : "le souci premier pour la Direction Générale de la Mutualité française Haute-Loire SSAM reste le patient et la continuité des soins. Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour assurer la sécurité et une prise en charge de qualité aux patients", est-il stipulé.
"Cet événement intervient dans un contexte déjà difficile pour les établissements de santé, impactés durement depuis quelques années par les mesures prises pour limiter les dépenses de santé. En 2014, le SSIAD affichait un résultat déficitaire. Les efforts entrepris en 2015 ont permis de poser les bases d’un retour à l’équilibre budgétaire. Les revendications exprimées par la CGT viendraient mettre en péril le SSIAD et les emplois. Des propositions ont été faites aux représentants syndicaux. Par ces propositions, la Direction Générale de la Mutualité française Haute-Loire SSAM a marqué sa volonté de poursuivre le dialogue social et espère arriver rapidement à un accord afin d’assurer une reprise des activités", conclut le communiqué.

Une nouvelle rencontre était prévue ce jeudi matin. Elle a été reportée à l'après-midi, en compagnie de représentants de la direction, mais toujours pas du Directeur Général.