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L'Eveil, 01/02/2016

Le groupe Vivarte, propriétaire de Défi Mode depuis 2008, a annoncé sa volonté de mettre en vente cette entreprise, basée à Brioude, qui compte 350 salariés.

«Une partie des salariés y croit, une partie est abattue. » Christelle Delherme, déléguée syndicale CGT à Défi Mode, avait le ton grave, vendredi. L’entreprise, qui sort tout juste d’un plan social, vient d’être mise en vente par son propriétaire, le groupe Vivarte.

Une décision qui concerne 350 employés : le siège social de Défi Mode (19 salariés aujourd’hui), la logistique (21 salariés) et ses magasins à travers la France, dont quatre en Auvergne (Brioude, Langeac, Yssingeaux en Haute-Loire et Saint-Flour dans le Cantal).Le processus de mise en vente est très précis. « Défi Mode va être confié à une banque d’affaires, qui va construire un “book comptable” sur notre entreprise, précise Christelle Delherme. Il va être transmis à des fonds d’investissements, et à nos anciennes filières. » L’objectif est de finaliser la vente en quatre mois.

La rumeur enflait depuis lundi

La rumeur d’une annonce importante avait couru toute la semaine, et les salariés de Brioude étaient finalement presque soulagés d’apprendre, vendredi, qu’ils ne passaient pas par la case liquidation. Cette annonce crée une forte inquiétude, surtout que l’on termine à peine un PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi), explique Christelle Delherme. Mais oui, il y a quelque chose à faire de Défi Mode. Et Vivarte nous assure qu’ils vont tout faire pour qu’il y ait une reprise avec le moins de casse salariale possible. » L’annonce de cette vente a été faite officiellement en comité d’entreprise, jeudi. Le directeur général de Défi Mode, Nénad Jeremic, a ensuite annoncé la nouvelle vendredi matin aux salariés du siège social et de la logistique.

La vente confiée à une banque d’affaires

Pas de réponses officielles à ces interrogations, mais quelques pistes. « Si rien ne se passe au bout de quatre mois, Défi Mode peut continuer à tourner, tant bien que mal, et être mise en vente plus tard, avance la déléguée CGT. Il y a aussi la possibilité que Vivarte arrête de nous suivre et là, ce serait la catastrophe. »
Cette annonce intervient à une période où Défi Mode commençait à sortir la tête de l’eau. « Pendant un temps, nous avons été la “poubelle” du groupe. Aujourd’hui, on revient à la méthode que nous appliquions avant le rachat par Vivarte, détaille Christelle Delherme. Avec cette nouvelle stratégie, nos magasins recommencent à faire du chiffre. On génère du cash, même si on est encore dépendant financièrement du groupe Vivarte. »
Une petite goutte d’espoir que certains salariés brivadois ne veulent pas laisser filer. « Après tout, si l’entreprise n’est pas vendue, il n’est pas exclu que les salariés s’y investissent, un peu à l’image de ce qui s’est fait à La Redoute. »