17 mars le puy jeunes

Presse : Zoomdici, 17/03/2016

Ils se sont surpris eux-mêmes. Les lycéens ponots étaient plus nombreux que prévu, ce jeudi, matin, pour protester contre la réforme du code du travail.

Vous les avez peut-être entendus sous vos fenêtres ce jeudi matin, si vous habitez ou travaillez en centre-ville du Puy-en-Velay. Près de 800 jeunes se sont rassemblés devant le parvis du public lycée Simone Weil, répondant à l'appel national des organisations lycéennes et étudiantes (Unef, UNL, CGT jeunes, FIDL et SGL). Celles-ci s'opposent toujours au texte, malgré la réécriture du gouvernement de lundi, notamment avec la garantie jeunes, un plan de formation pour aider les décrocheurs à trouver un emploi.

Le sitting devient cortège

Au départ, au lycée Simone Weil, il était prévu un simple sitting, réservé aux élèves de l'établissement pour éviter toute personne extérieure qui pourrait, éventuellement, se transformer en casseur.
Mais ce qui avait été conclu, initialement, avec la direction du lycée a vite dépassé les prévisions. Non seulement, des élèves d'autres établissements sont venus grossir les rangs du rassemblement (principalement du lycée Charles et Adrien Dupuy, mais aussi de Jean Monnet), mais il a finalement été décidé de partir, en cortège jusqu'à la préfecture.
C'est donc dans un joyeux brouhaha que les élèves se sont dirigés vers le centre-ville, au rythme des jets de boules de neige confectionnées avec la poudreuse ramassée sur les toits des voitures le long des boulevards.

Une déperdition en route

En chemin, un bon tiers des jeunes a rompu les rangs, trouvant des distractions sur son passage. Mais les quelque 400 lycéens restants ont donné de la voix devant les grilles de la préfecture. L'indémodable chant, adaptable à tous les combats, a été entonné avec malice : « El Khomri, si tu savais, ta réforme où on se la met »...
Dans une foule compact, les pétards fusent, les pancartes s'agitent. On peut y lire : « Simone se fout de ses gosses », « Hollande arrête tes Khomri », ou encore « Nous n'avons pas voté pour le Médef. Pourquoi nous dirige-t-il ? »

AUDIO1et2 Azucena DenisAu milieu de cette joyeuse cohue, quelques leaders. Parmi eux, Azucena Denis, en terminale S au lycée Simone Weil. Que représente la réforme du code du travail pour elle ?
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Elle regrette que certains de ses camarades aient pu avoir peur de manifester. Pour elle, la société apprend à ses jeunes à se taire.
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AUDIO3 Gabriel Penalva

Gabriel Penalva, lui, est en première ES au lycée Charles et Adrien Dupuy (Roche Arnaud). Lui aussi a donné de la voix et ça s'entend.
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AUDIO4 Gwendal Lebel Rudel

Un peu à l'écart, des membres de la CGT, de FO, de FSU, drapeaux à la main... Les syndicats viennent en appui logistique (impression de tracts, conseils d'organisation...) pour des jeunes qui n'ont que peu d'expérience dans ce genre de manifestations. Alors, les jeunes sont-ils manipulés ou récupérés ? La réponse de Gwendal Lebel-Rudel, en seconde à Simone Weil.
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Prochain rendez-vous, pour tous - jeunes et moins jeunes -, le jeudi 31 mars pour la journée nationale de grève interprofessionnelle. La manifestation au Puy démarrera à 10h30 de la place Cadelade.

Annabel Walker