Presse : La Montagne, 29/03/16

Les unions départementales de la CGT, de Force ouvrière et de FSU appellent à une grève massive contre le projet de loi El Khomri, le jeudi 31 mars.

Ce projet de loi est extrêmement grave car il remet en cause le droit du travail. » Pour l'intersyndicale (FO, CGT, FSU, CFTC, Solidaires), il n'est pas question que la loi El Khomri passe. Ils veulent que la journée d'action nationale batte un record de participation. Et les premiers échos leur donnent raison.

« Le projet de loi El Khomri est une politique libérale de droite »

Pour Pierre Marsein de la CGT, « le projet El Khomri c'est une politique libérale de droite dont le principe est de licencier plus facilement pour embaucher plus facilement. » Le 9 mars, plus de 1.500 personnes ont manifesté au Puy. La mobilisation des jeunes a atteint un millier de lycéens le 17 mars. « Cette forte mobilisation nous a agréablement étonnés, lâche tout sourire Pierre Marsein. Pour la journée du 31, il y a beaucoup d'appels à la grève et de plus en plus de débrayages sont annoncés dans les entreprises. »

« On n'arrête pas d'imprimer des tracts, et ça, c'est bon signe », explique Pascal Samouth, secrétaire départemental de FO. Le secrétaire a même dû faire une demande en urgence de papier.

Pour l'instant, le code du travail s'applique à tous, puis viennent les conventions collectives et enfin les accords d'entreprises. Ce que cette loi va changer c'est que ce seront les accords d'entreprise qui seront dominants sur le code du travail. Mais quand on a le code du travail et la convention collective, on est protégé. »

Le secteur public est tout aussi concerné. D'ailleurs, la FSU a choisi de ne pas organiser d'action le 22 mars : journée de la fonction publique, mais de mobiliser ses forces sur la seule date du 31 mars. Les fonctionnaires viennent de gagner une augmentation des salaires de 1,2 % en deux fois 0,6 % (applicable au 1 er juillet et au 1 er février). Certes, après six ans, les salaires vont enfin connaître le dégel, mais l'annonce n'est pas aussi réchauffante que la douceur du printemps. D'autant qu'en février 2017, les hausses de prélèvements sociaux vont quasiment annuler l'augmentation de 0,6 %.

Ce qui inquiète aussi la FSU, c'est la précarisation des emplois. « Dans le secondaire, on arrive à 26 % de contractuelles, en majorité des femmes et à temps partiel. » La situation pourrait encore se dégrader avec la réforme des collèges. « En faisant moins d'heures, des titulaires vont se retrouver en sous-service et être affectés dans plusieurs établissements. On peut craindre que la loi de trois établissements maximum ne soit pas respectée. »

Le but de la journée de grève du 31 mars est « de bloquer le pays et les outils de production », précise la CGT. Pour beaucoup, il sera aussi question de défendre les acquis sociaux issus de longues luttes.

Rassemblement.
La manifestation est prévue à 10 h 30 place Cadelade au Puy-en-Velay.

Céline Demars
Crédit photo : Archives 9/03/16 - Le Progrès, Christophe Teyssier