Presse : La Nouvelle République (Algérie), 25/06/16
Après plus de trois mois de contestation, la mobilisation contre le projet de loi de travail dite «loi El Khomri» ne fléchit pas. Si les syndicats poursuivent leur mouvement, le gouvernement répond par la fermeté, prêt à aller jusqu’au bout, selon le président français. C’est un véritable «bras de fer» qui oppose le gouvernement aux syndicats où chaque partie ne semble pas lâcher du lest.
Ils étaient des milliers à sortir dans la rue pour la énième fois pour contester le projet de loi de travail, avec un seul slogan à savoir, son retrait pur et simple.
A Paris, la manifestation interdite et puis acceptée par les autorités a réuni environ 20 000 personnes, selon la Préfecture de police et 60 000 selon la CGT. Intervenant à ce sujet, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué, qu’il n’y avait eu «ni casse et ni heurts» avec les forces de police. Ce dernier a ajouté que la manifestation organisée dans la capitale française s’est déroulée dans des conditions optimales. Le ministre de l’Intérieur a fait savoir également qu’il n’y avait pas de grenades lacrymogènes lancées et qu’aucun blessé n’a été signalé. « Je tiens à saluer la coordination entre les forces de police et les organisateurs à savoir, les syndicats», a indiqué M. Bernard Cazeneuve. Craignant des débordements, plus de 2 000 policiers ont été mobilisés pour mieux encadrer cette manifestation. Le filtrage des services de police a permis l’interpellation de 95 individus qui étaient en possession d’objets qui pourraient servir à des projectiles. Les manifestations contre la nouvelle loi de travail ont été organisées dans plusieurs villes de France.
C’est le cas du Puy en Velay, département de la Haute Loire où malgré la chaleur, les cadres des syndicats de la CGT, FO, CFTC et FSU ont défilé dans le grand boulevard du Puy En Velay. Une parfaite organisation et un très bon service d’ordre a permis aux manifestants de la Haute Loire de s’exprimer librement, dans le calme et de faire entendre leurs voix dans la rue en ce qui concerne le rejet du nouveau projet de la loi de travail. Un seul incident est à signaler avant le début de la manifestation où des travailleurs de la direction interrégionale des routes (DIR Massif Central), adhérents de la CGT, ont bloqué la route nationale n°88 au niveau du rond-point de La Chartreuse. Quelques minutes seulement avant le départ du cortège, les organisateurs qui se sont donné rendez-vous à la place de Cadelade ont préféré animer et chauffer l’ambiance, en diffusant par le biais des hauts parleurs la chanson, de la compagnie «Jolie Môme» intitulée : C’est dans la rue qu’ ça s’pass».
Plusieurs autres slogans ont été scandés tout au long du parcours prévu pour cette manifestation à l’instar : «Vous ne pouvez pas nous empêcher de manifester, le projet de loi sera retiré». A la fin de la manifestation, une motion a été lue en public relative à la contestation portant rejet de la nouvelle loi de travail. Une copie de l’intervention a été distribuée à la presse dont nous pouvons lire ce qui suit : «Exigeons la séparation du Medef et de l’Etat et l’arrêt du débat parlementaire et l’abandon de ce projet de loi. En somme, les syndicalistes ont fait savoir dans leur motion, je cite : «On ne lâche rien, on continue jusqu’au retrait de cette loi. La prochaine manifestation est prévue le 28 juin prochain pour faire reculer le gouvernement. Ils vont finir par céder et nous allons gagner». Une collation a été organisée dans la rue avant que la foule ne se disperse dans le calme.
De Paris, Abderrahmane Hakkar
