070317 soupe populaire credit photo emma jouve

Presse : Le Progrès, 08/03/17

« Ils veulent mettre la santé à la soupe populaire ! » Les professionnels du secteur ont décidé d’en organiser une, pour protester contre la dégradation des conditions de travail et le manque de financements.

« La soupe populaire » a permis aux grévistes de se réchauffer un peu durant les prises de paroles. Parmi les nombreuses revendications, les syndicats espèrent un maintien de tous les postes, voire une augmentation de leur nombre.

Les personnels de santé étaient appelés à la grève par FO, SUD et la CGT, mardi. « On a du mal à mobiliser dans les hôpitaux puisqu’on doit assurer la continuité des soins », expliquent les syndicats. Une petite centaine de personnes était néanmoins sur place pour protester en dégustant un bol de soupe. La majorité des établissements de santé étaient représentés, que ce soit les hôpitaux ou les maisons de retraite.

Des salaires figés et des postes supprimés

« On est là à cause des conséquences désastreuses de la politique de santé, résume la secrétaire CGT Santé de l’hôpital Émile-Roux, Amandine Rabeyrin. Il nous manque 200 équivalents temps plein. » De quoi affecter les conditions de travail du personnel. Les établissements Sainte-Marie se retrouvent dans le même cas, même s’ils sont privés, ils bénéficient des mêmes financements que le public. « Pour la première fois depuis longtemps, on a des suppressions de postes : vingt et un équivalents temps plein depuis dix-huit mois », constate le représentant syndical des établissements Sainte-Marie, Bernard Calier. Aussi, dix-sept lits ont été supprimés. Le manque de hausse des salaires fait également grincer des dents. « On est figé depuis 2010, les aides-soignants ne sont même pas au Smic », dénonce Bernard Calier.

Il n’y a pas que les hôpitaux ponots qui souffrent. « L’hôpital n’est pas une entreprise ! », rappellent les représentants syndicaux. Les soins de l’hôpital de Langeac sont assurés à 34 % par des contractuels. Ils attendent en moyenne quatre ans avant d’être en stage. Et tous les départs en retraite ne sont pas systématiquement remplacés. Une économie de 750 000 euros a également été faite sur l’hôpital de Brioude, une coupe qui affecte également son fonctionnement. L’hôpital de Craponne-sur-Arzon (lire par ailleurs) à, lui, transforme six lits du service Soins de suite et de réadaptation (SRR) en lits de médecine « à l’avenir incertain au profit d’une structure privée ». « Ça met en danger l’établissement et les patients qui n’auront plus accès aux soins », conclut Amandine Rabeyrin.

Emma Jouve