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Presse : La Montagne "Les cheminots altiligériens ont suivi le mouvement national"

Réunis à la gare, les cheminots de Brioude souhaitaient ce jeudi 29 juin manifester l’inquiétude de leur profession, à l’occasion de la signature de la nouvelle convention TER.

Les trains étaient à l'arrêt ce jeudi 29 juin à Brioude. Sur les quais, les cheminots dénoncent leurs conditions de travail et celles de circulation pour les usagers. « Aujourd'hui la nouvelle convention TER de la région Auvergne-Rhône-Alpes va être signée, explique Xavier Bousset, secrétaire général de la CGT cheminots de Haute-Loire. Elle détermine le nombre de train qui circule, les ouvertures et fermeture de gare et de guichet, etc. »

Des brigades Lutte anti-fraude

Les cheminots sont inquiets face à l'avenir de leur profession : correspondances supprimées entre le Cévenol et Paris, fermetures de guichet, dont celui de Brassac-les-Mines, départs non remplacés, lignes reliant les métropoles privilégiées… « Il faut faire correspondre le fonctionnement et les horaires aux besoins des usagers et non pas au budget », poursuit Xavier Bousset. Pourtant la tendance va dans le sens contraire. Le 1 er juillet, les contrôleurs vont être remplacés par des brigades Lutte anti-fraude (LAF) qui circuleront de train en train. « Cela pose un problème de sécurité », s'inquiètent les cheminots. À bord des trains, les contrôleurs ne seront plus là pour tirer le signal d'alarme, signaler un malaise, sécuriser le train en cas d'accident mais aussi accompagner les personnes à mobilité réduite, informer les passagers ou vendre des billets à bord des trains, alors que de nombreuses gares du département n'ont ni guichet, ni bornes. « Les usagers vont être livrés à eux-mêmes », ajoute Jean-Luc Clauzier.

Xavier Bousset poursuit : « C'est un paradoxe. Il y a des fermetures de gare, des remplacements en bus et donc moins de circulation sur les rails. Et pour garder la ligne et l'entretenir, il faut augmenter le tarif des sillons, le péage. » Les cheminots voient ainsi la part du fret diminuer. « En 2003, il y avait 240.000 tonnes de fret qui passaient par Arvant. Aujourd'hui il y a à la place 8.000 camions », explique Xavier Bousset. « À Langeac, l'entreprise ECR de transport de bois se retire », ajoutent les cheminots. Soit trois trains par semaine. « C'est pourtant ce qui donne de la pérennité à la ligne. »

« Aujourd'hui c'est politique. Tout fonctionne à court terme en fonction des élections régionales », conclut Xavier Bousset.

Lydia Berthomieu