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Presse, L'Eveil, 28/09/17

« Pas un contrat aidé au chômage ». Voilà ce que réclament les représentants des fédérations (Fnec FP FO, Unsa éducation, la FSU, la Ferc CGT et Sud solidaires).

Réunis hier, en début d'après-midi, devant les grilles de la préfecture de la Haute-Loire, une cinquantaine de syndicalistes ont manifesté leur colère pour dénoncer « la suppression massive de contrats aidés » et notamment dans l'Éducation nationale où 20.000 emplois sont menacés sur le territoire national.

« L'idée n'est pas de défendre la permanence de contrats précaires rémunérés aux alentours de 600 €euros par mois, précise Guy Thonnat. Mais ces personnes assurent, pour une grande partie, des missions permanentes. Qui s'occupera des enfants en situation de handicap, qui effectuera la maintenance des services informatiques dans les collèges et lycées, les missions de surveillance, l'aide administrative à la direction d'école ? », s'interroge le représentant de Force ouvrière.

« On a structuré des services entiers avec des emplois précaires », s'emporte Pierre Marsein, de la CGT. Si bien qu'aujourd'hui, « ils sont indispensables. Une personne au chômage, c'est un emploi supprimé », renchérit Guy Thonnat.

Comme tous leurs homologues présents lors de la manifestation, les deux syndicalistes de la CGT et de FO sont allés formuler une demande simple au préfet : « que les contrats aidés soient transformés en vraies embauches statutaires ou conventionnelles. C'est vital pour ces personnes et les services dans lesquels elles travaillent ».

Ophélie Crémillieux


Presse, Le Progrès, 28/09/17

À 687 euros par mois, ils espèrent garder leurs emplois

Mercredi, les personnels de l’Éducation nationale ont réclamé l’embauche de tous les contrats aidés. « On ne défend pas la précarité mais les tâches qu’ils effectuent. »

Les manifestants s’étaient rassemblés à l’initiative des syndicats Force ouvrière, de l’Union nationale des syndicats autonomes, de la Fédération syndicale unitaire, de la CGT et de Solidaires.

Monique, 59 ans ; Rachel, 46 ans ; Bernadette, 58 ans ; et beaucoup d’autres voient leurs CAE (Contrats d’accompagnement dans l’emploi) ne pas être renouvelés. Mercredi, à 14 heures, une petite centaine de personnels des écoles se sont réunis devant les grilles de la préfecture du Puy-en-Velay pour dénoncer la suppression massive d’emplois aidés dans l’Éducation nationale.

« L’avenir ? C’est un gros point d’interrogation »

Monique, secrétaire dans un lycée de Brioude, termine son contrat samedi. « Il devait être renouvelé en octobre. Ça ne sera pas le cas. À mon âge, qui va m’embaucher ? » Elle n’envisage pas le futur sereinement. Rachel, à côté d’elle, hoche la tête de compassion. L’échéance de son contrat tombe fin décembre. « L’avenir ? C’est un gros point d’interrogation. » Bernadette s’avance et partage, elle aussi, son désarroi. « Je m’occupais d’un enfant en difficulté, à l’école de Saint-Étienne-Lardeyrol. Mon contrat a pris fin il y a quinze jours. On attend la signature de renouvellement… » Toutes sont là pour défendre leur cause. Les responsables des syndicats ont été reçus par le directeur du cabinet de la préfecture mais n’y « croient pas trop ». Ils réclament que ces emplois soient sauvegardés. « Il faudrait qu’ils soient embauchés avec un statut ou en contrat à durée indéterminée. » Monique rajoute : « Avec un vrai salaire ! » Elle gagne 687 euros net par mois. Bernadette s’est déjà renseignée sur ses droits à la retraite. « Vu qu’ils ne comptent que les vingt-cinq dernières années, ma pension ne sera pas grosse. » Toutes deux enchaînent les contrats aidés depuis 1990.
Devenir multitâche

René Meyssonnier, directeur de l’école Albert-Jacquard, à Monistrol-sur-Loire, s’accroche à sa pancarte. Le CAE de son établissement n’a pas été renouvelé le 30 juin. « Depuis, je suis instituteur à mi-temps... Plus personne ne s’occupe de l’accueil donc je garde mon téléphone portable sur moi et j’ouvre aux familles. Ça m’oblige à interrompre les cours, je trouve ça complètement aberrant », lâche-t-il, exaspéré. Les manifestants n’attendent pas la fin des discussions entre le directeur du cabinet de la préfecture et les représentants des syndicats pour s’en aller. Leur moral n’est pas au beau fixe.

Émilie Berger