photo educ action clermont

La réforme du Collège s’est mise en place dans des conditions particulièrement éprouvantes pour les personnels. Hostiles à cette réforme, ils ont dû travailler dans un climat de tensions et de pression de la hiérarchie et ils ont vu leur charge de travail exploser : EPI, LSU, concertations multiples, tout cela sans aucun moyen supplémentaire alloué ni réduction du temps de service.

Réforme de la réforme, un marché de dupe

La CGT Éduc'action a lutté contre la réforme du collège qui, au contraire des effets d’annonce, renforce les inégalités scolaires. En effet, la réforme n’a pas amélioré les insuffisances déjà présentes. Pour commencer, les effectifs par classe demeurent identiques, très élevés (jusqu’à 30 élèves).

Par ailleurs, la dotation complémentaire de 3 h par division et par semaine n’est plus officiellement réservée aux groupes à effectifs réduits ou à la co-animation mais peut également permettre de financer des options facultatives auxquelles nous ne sommes pas opposés mais dont nous revendiquons l’accès à tous les élèves ce qui n’est pas le cas dans les faits. Les collèges qui créeront ces options devront donc le faire en rognant sur les moyens alloués à la mise en place de groupes à effectifs réduits.

Nous sommes défavorables à l’Accompagnement Personnalisé tel qu’il est fait : nous revendiquons des petits groupes d’élèves avec des horaires réservés à cet effet et organisé par les équipes pédagogiques alors qu’il sert généralement de variable d’ajustement et profite peu aux élèves. De la même façon, les devoirs à la maison renforçant les inégalités scolaires, liées aux inégalités socio-culturelles, la CGT Éduc’action est favorable à ce que la journée des élèves s’arrête à la sortie du collège à condition que le temps journalier de soutien et d’aide, prévu dans le nouveau dispositif « devoirs faits, concerne tous les élèves avec des effectifs réduits et qu’il soit compté dans le temps de service des personnels enseignants.

Nous sommes favorables à l’interdisciplinarité, mais sur la base de projets construits par les équipes, dans le respect de leur liberté pédagogique, avec une dotation horaire spécifique incluse elle aussi dans les services.

Des enseignants qui voient leur pouvoir d’achat continuer à baisser

En plus du PPCR contre lequel la CGT s’est prononcée parce qu’il ne valorisait pas les carrières, les annonces concernant les conditions de travail et de rémunération des enseignant-es s’avèrent particulièrement catastrophiques en cette rentrée 2017. Outre le gel de la valeur du point d’indice pour 2018, qui équivaut déjà en soi à une baisse du salaire, plusieurs mesures vont très sérieusement entamer le pouvoir d’achat des salarié-es de l’Éducation Nationale :

- Réinstauration de la journée de carence : le gouvernement fonde en effet sa décision sur la volonté de corriger une supposée inégalité public-privé. Or, pour une large majorité des salarié-es du privé, les trois jours de carence sont actuellement couverts par divers dispositifs (convention collective, accord d’entreprise…) pris en charge par les employeurs. 

- Hausse de la CSG et attaque contre la protection sociale : en augmentant la CSG de 1,7 % pour les salarié-es et retraité-es, le gouvernement accentue une nouvelle fois le transfert du financement de la sécu des cotisations sociales vers l’impôt. La CSG, cet impôt injuste, est financé par les salarié-es et les retraité-es à hauteur de 89,6 % alors que le patronat en est épargné.

Le collège Blanquer est bâti, plus encore qu’auparavant, sur la concurrence et les inégalités, il renforce encore la reproduction des classes sociales. C’est pourquoi la CGT Éduc'action exige toujours l’abrogation de la réforme du collège et l’ouverture de discussions pour un collège unique enfin démocratique et émancipateur. Ainsi, la CGT Éduc'action revendique :
● un nombre maximal de 20 élèves par classe et 15 en Éducation prioritaire,
● des personnels en nombre suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins (AED, CPE, COP, personnels administratifs, de laboratoire, de santé et sociaux),
● des moyens pour travailler en groupes à effectifs réduits, avec un cadrage national.


Laure-Line DAON, collège Stevenson - Landos
01/10/2017

CGT Educ'Action Haute-Loire
Secrétaire : Etienne Sollin
Contact : 04 71 05 51 21 - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.