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Presse : Le Progrès, 01/12/2017 "Le tour de force des personnels de la Ville et de l’Agglomération"

Casseroles, sifflets et huées… Une centaine de personnels de la Ville et de la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay ont chahuté l’arrivée des élus, jeudi, à partir de 18 heures, devant la salle Jeanne-d’Arc où s’est tenue une réunion du conseil communautaire.

C’est la troisième fois en quinze jours que les personnels grévistes manifestent. Dans une lettre ouverte remise à chacun des 95 élus de la communauté d’agglomération, l’intersyndicale CGT-FO-FSU rappelle que le personnel s’oppose à « une harmonisation des régimes de travail entre les trois structures ». Une harmonisation qui, selon les délégués syndicaux, « se fait par le bas ».

Temps de travail et avantages au cœur des crispations

Au centre des crispations, les accords passés en 2002 (lors du passage aux 35 heures) et aménagés en 2011. Ils fixent, pour les agents de la Ville, le temps de travail à 1 533 heures par an. L’objectif de l’équipe municipale est de les ramener aux quotas légaux : 1 607 heures annuelles. Soit dix jours de plus à travailler.

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Les négociations menées depuis mercredi 15 novembre ont permis, selon le point de situation réalisé par les dirigeants syndicaux, de ramener les négociations sur le principe d’une semaine de travail supplémentaire par an, pour les agents des trois collectivités. Pas satisfaisant pour les syndicats qui veulent maintenir la pression jusqu’aux prochaines négociations prévues mercredi 13 décembre, à 9 heures, en mairie du Puy-en-Velay.

Dans le lot des revendications, les représentants de la CGT, FO et FSU réclament aussi le maintien des acquis minimum pour les régimes indemnitaires, des tickets restaurant pour tous (seuls les personnels de l’Agglo y auraient droit), des facilités pour pouvoir stationner en ville… Autant de sujets qui, aux dires des responsables syndicaux, ne seraient pas du luxe. « La plupart d’entre nous sont recrutés en catégorie C avec des salaires minimes. Il est normal que vous (les élus, NDLR) ayez construit au fil des ans, dans le dialogue, un régime de travail qui améliore nos conditions de vie et de travail. C’est cet équilibre-là que les agents refusent aujourd’hui de voir remis en cause », peut-on lire dans la lettre ouverte remise aux élus.

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Jeudi soir, la manifestation s’est dispersée vers 18 h 45, permettant au conseil communautaire de débuter avec quinze minutes de retard. D’autres actions sont envisagées par les syndicats. On peut notamment s’attendre à un autre tour de force jeudi prochain, date du prochain conseil municipal en mairie du Puy-en-Velay.

"L’harmonisation des régimes de travail se fait par le bas" - Un extrait de la lettre ouverte remise par les syndicats aux élus

Rémi Barbe
Article et crédit photos, vidéo


La lettre ouverte aux élus
des agents de la Communauté d’Agglomération, de la mairie du Puy et du CCAS

soutenus par leurs trois syndicats CGT, FO et FSU

Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les élus de la Communauté d’Agglomération du Puy en Velay

Madame, Monsieur,

Comme vous avez pu en prendre connaissance par les médias locaux, les agents de la Communauté d’Agglomération, de la mairie du Puy et du CCAS, avec leurs trois syndicats CGT, FO et FSU, sont actuellement mobilisés face aux propositions qui leur ont été faites par vos représentants concernant une harmonisation des régimes de travail entre les trois structures.

Bien entendu, nous n’avons rien contre une harmonisation en soi, encore que le principe de libre administration des collectivités territoriales impliquera des délibérations séparées dans chacune d’elles.

Ce qui nous oppose est le fait que cette harmonisation se fasse vers le bas.

Nous sommes fiers d’être agents du service public. L’intérêt général de nos missions est notre priorité. Nous sommes, comme vous, responsables de la qualité du service rendu à l’ensemble des citoyens, de nos territoires ruraux, dont nous faisons partis.

La plupart d’entre nous sont recrutés en catégorie C avec des salaires minimes. Il est normal que vous ayez construit au fil des ans, dans le dialogue, un régime de travail qui améliore nos conditions de vie et de travail. C’est cet équilibre là que les agents refusent aujourd’hui de voir remis en cause.

Nos propositions ne sont pas un coup supplémentaire pour les collectivités, mais bien un atout supplémentaire pour la valorisation de vos politiques de proximité.

Nous vous joignons au dos de ce courrier le « point d’étape » sur les discussions en cours avec vos représentants.

Vous pourrez juger par vous mêmes que nous sommes animés d’une volonté de compromis mais pour cela, il faut être deux…

Nous voudrions également souligner que le mouvement est très profond chez les agents qui vivent cette situation comme une injustice.

Nous vous remercions de bien vouloir accorder un peu de votre temps pour prendre connaissance de nos arguments.

Nous nous tenons à votre disposition pour en parler directement avec vous, si vous le souhaitez.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de tout notre attachement au service public.