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Debrayages sur 22 établissements : 10 du privé (Le Puy, Coubon, Ste Sigolène, Laussonne, Espaly, Brives, Vorey, Cayres, Le Chambon sur Lignon), 12 du public (St Julien Chapteuil, St Pal en Chalencon, Craponne, Pradelles, Brives-Charensac, Brioude, Monistrol sur Loire, Bas-en-Basset, Aurec, Paulhaguet, Le Monastier...)

Débrayages, lettres aux familles, rassemblement devant les établissements et devant l’ARS au Puy-en-Velay (Haute-Loire) : les personnels des Ehpad sont en colère

EHPAD : le cri d'alarme des personnels

Dans les 51 établissements pour personnes âgées dépendantes de la Haute-Loire (27 publics, 23 privés et 1 privé commercial), des débrayages d'une heure sont prévus, ce mardi en début d'après-midi, avant un rassemblement devant les locaux de l'ARS (Agence régionale de santé) au Puy vers 16 heures, où une délégation devait être reçue.

De même que des distributions de tracts et courriers, aux résidents et familles. Des infirmiers, infirmières et aides-soignantes ont également prévu de porter un brassard de gréviste, car bien sûr, pas question pour eux de laisser tomber les résidents.

Un soignant pour un soigné : on en est loin !

Par cette journée nationale d'action, les personnels entendent exprimer leur ras-le-bol d'une situation de pénurie (de salariés et de moyens) qui perdure depuis des années et qui n'a fait qu'empirer ces derniers temps.

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« Les personnels ne sont pas remplacés, ils sont épuisés, les cadences sont infernales. Il faut bien voir, vu le coût pratiqué dans les établissements, autour de 2.000 euros, que les gens rentrent de plus en plus tard en maison de retraite. Or, ils sont alors très dépendants » constate Amandine Rabeyrin du centre hospitalier Emile-Roux, en charge de la santé et de l'action sociale à la CGT. Le syndicat qui réclame depuis longtemps « un soignant pour un soigné ».

Toujours un manque de temps…

« On est loin du compte » estime Amandine Rabeyrin qui ne connaît pas le taux réel d'encadrement mais celui-ci est selon elle bien en deçà. Au manque de personnels s'ajoute une perte de qualification, avec souvent un recours à des contractuels qui n'ont pas la formation requise : « On le voit fréquemment, il est fait appel à des personnes non qualifiées pour les toilettes qui n'ont même pas le diplôme d'aide-soignant. Bien sûr ce n'est pas illégal » ajoute la responsable de la CGT

 

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Même son de cloche du côté du privé avec Véronique Fraquier. Pour cette représentante, elle aussi de la CGT : « Tous les EHPAD sont dans la même situation. On entend partout : « On n'est pas assez nombreux, les congés maladie ne sont pas remplacés ». De la même manière que ne sont pas pris en compte les congés maternité qui sont pourtant prévisibles ».

La représentante de la CGT déplore le manque de temps passé auprès des résidents : « Dans les meilleurs EHPAD, il y a une douche seulement tous les 15 jours. Heureusement encore que ces établissements accueillent des stagiaires qui peuvent donner un coup de main pour les toilettes ou les repas ! Quand les gens n'ont pas de famille pour les faites manger ».

Selon Véronique Fraquier, les directeurs d'établissements seraient bien conscients de la situation, mais seraient « sous pression des ARS ».

Et la représentante de la CGT de s'insurger : « C'est bien gentil de faire des plans canicule l'été, ou de donner son lundi de Pentecôte mais quelle amélioration observe-t-on ? Quand avec près de 20 ans d'ancienneté vous voyez qu'une aide-soignante dans le privé touche tout juste 1.500 euros ! Et encore voit-elle ses primes de nuit sauter quand elle est en vacances ».

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Philippe Suc
La Montagne, 30/01/2018

Crédit photos : DR/ UD 43