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Zoomdici, 13/06/14

Mercredi soir, les onze salariés de l'entreprise de plasturgie familiale Bancet, à Sainte-Sigolène, apprenaient le dépôt de bilan de la société. Une annonce "sèche et rapide" pour les employés, présents au tribunal de commerce ce vendredi.

L'entreprise de plasturgie Bancet, implantée sur la zone Industrielle "Les Taillas", à Sainte-Sigolène, s'apprête à déposer le bilan. Son secteur d'activité, c'est la fabrication d'emballages en matières plastiques (gaines, films, sacs poubelles ou industriels, mais aussi des sachets, des tabliers ou encore des sacs congélation ou des housses pour les sièges de voiture).
Un secteur d'activité "dans la même trame que la majorité des entreprises du plateau", observe Pierre Marsein, représentant du syndicat CGT, qui sont effectivement une cinquantaine. Cette entreprise familiale a été créée en 1974, un an avant la naissance de Pierre-Olivier Bancet, qui est aujourd'hui le dirigeant de cette SAS (société par action simplifiée) depuis une dizaine d'années.

Un outil industriel vieillissant et des difficultés financières
Les locaux s'étendent sur une surface de 2 000 m² couverts, où l'on retrouve un parc machine relativement conséquent, avec cinq lignes d'extrusion PE pour une capacité annuelle de 2 000 tonnes, ainsi que cinq soudeuses. Mais cet outil industriel n'est "pas tout neuf", reconnaît l'une des salariées, et nécessiterait probablement quelques investissements.
Le problème, c'est que les salariés ne connaissent pas vraiment les raisons qui poussent leur dirigeant à mettre la clef sous la porte. "Des difficultés financières, voilà la seule explication qui nous a été fournie", souffle un employé. Difficile alors de se projeter vers un plan de reprise ou divers investissements.

 

L'activité de la société Bancet lui permet de travailler pour des secteurs variés : agro-alimentaire, textile, nucléaire, pharmaceutique, collectivités, distribution industrielle, etc.

Bien des questions, peu de réponses
Un repreneur, c'est bien évidemment l'option préférentielle des onze salariés, mais on ne sait pas si l'entreprise a une dette à éponger (bien que fort probable). Le cas échéant, on ne connaît pas son montant. Une variable pourtant essentielle car elle pourrait déterminer le choix d'un potentiel repreneur. Le carnet de commandes pose question lui aussi, car s'il existe, il n'est pas rempli.
En attendant, les salariés n'ont pas perçu leurs salaires du mois de mai et attendent diverses réponses du tribunal ce vendredi après-midi, notamment sur les modalités de rémunération, mais aussi sur les délais dont ils pourraient disposer pour un éventuel repreneur et enfin, ils aimeraient savoir si de quelconques démarches ont été entreprises par la direction à cet effet et si un plan de continuité a été envisagé.

Objectif zéro licenciement
Le cégétiste Pierre Marsein, l'objectif est clair :"zéro licenciement et la défense des emplois, car il y a un réel savoir-faire et l'activité peut reprendre de plus belle". Pour lui, c'est avant tout "une histoire de volonté" et il attend de voir "ce que proposent le directeur et les pouvoirs publics pour sauver une dizaine d'emplois".
Comme il existe de nombreuses entreprises au secteur d'activité similaire sur le plateau, des approches ont peut être été envisagées mais pour l'instant, on n'en sait guère mieux. "Plus il y aura de repreneurs et mieux ce sera", conclut en toute logique Pierre Marsein.

Deux semaines de délais pour trouver un repreneur
A l'issue de l'audience du tribunal de commerce du Puy, si l'optimisme n'avait pas gagné les rangs, au moins, quelques réponses ont été apportées. Le jugement sera rendu ce mercredi et le dépôt de bilan devrait être officialisé. Une nouvelle audience aura lieu le vendredi 27 juin, c'est le délai qui a été acordé pour qu'un repreneur se manifeste. Jusqu'à cette date, les salariés vont poursuivre leur activité, non sans angoisse.
Si aucun dossier n'est déposé d'ici là, l'entreprise sera définitivement fermée. Sinon, une session extraordinaire devrait être convoquée en juillet (car ce sont les vacances judiciaires). Si l'information demeure "très très hypothétique", l'avocat aurait insinué qu'il y avait un potentiel repreneur. Les salariés demeurent "très réservés" sur cette opportunité.

Le problème de la dette n'est que secondaire puisqu'il est toujours possible, pour un potentiel repreneur, d'attendre le terme de la liquidation pour racheter aussitôt après l'entreprise, pour une somme symbolique, afin de contourner la dette. Ainsi, la capacité d'investissement s'en trouve renforcé.

Les salaires pris en charge par les AGS
Parmi les questions soulevées en amont de l'audience, quelques éléments de réponse ont été apportés quant au rôle de la direction. Elle n'avait a priori pas vraiment pris les devants pour trouver un repreneur et aucun plan de continuité n'a été envisagé. "Pour eux, c'est trerminé, la seule solution, c'est une reprise", ajoute Pierre Marsein.
Concernant la dette, elle existe effectivement mais son montant n'a pas été dévoilé (voir encadré). Enfin, pour les salaires des employés non versés en mai, ce sont les AGS qui prennent le relais et s'il y a licenciement au terme de la procédure, c'est également les AGS qui les prendront en charge.

Maxime Pitavy