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La direction du centre hospitalier Émile-Roux et les syndicats s’accordent sur un point : « le climat est tendu ! ».

 

Près d’une centaine de manifestants mardi pour s’opposer au gel d’une dizaine de postes

Entre les représentants des organisations syndicales et la direction de l’hôpital ponot, le dialogue est rompu. Les premiers dénoncent une souffrance au travail grandissante et la seconde la juge « injustifiée ».

L'hôpital du Puy-en-Velay est-il malade ou en pleine forme ? Entre ce que pensent les représentants des organisations syndicales et la direction du centre hospitalier Émile-Roux, le fossé est béant et se creuse un peu plus de jour en jour.

Les syndicats (CGT et CFDT) se disent confrontés « à une réalité inquiétante ».

« La direction se préoccupe davantage de la santé financière de l'hôpital que de la santé de ses agents », constate, affligée, Amandine Rabeyrin de la CGT

Mardi encore, les organisations syndicales ont appelé à faire grève car, dans un souci d'économies, la direction leur a annoncé le gel de dix postes jusqu'à la fin de l'année au moins. « On sait très bien que quand ils sont gelés, ils ne dégèlent jamais », proteste la syndicaliste CGT ( syndicat majoritaire à l'hôpital).

« Ces nouvelles économies se font sur le dos des agents. Le travail non fait va se répercuter sur celui des aides-soignantes et des infirmières au détriment des patients, déplore à son tour Catherine Experton (CFDT). Le personnel est épuisé », poursuit-elle en pointant du doigt « les nombreux arrêts qui ne sont pas remplacés » alors que l'activité ne cesse d'augmenter, « les rappels sur les jours de repos » et ce « mal-être grandissant du personnel ».

De son côté, la directrice des ressources humaines assure que « l'hôpital n'est pas dans une situation critique » et qu'il « devrait retrouver l'équilibre à la fin de l'exercice » (il était déficitaire de 3 millions d'euros en juin dernier N.D.L.R.).

Calculette à la main, Élisabeth Dani estime que la petite centaine de manifestants visibles devant les portes du centre Émile-Roux mardi représente « à peine 5 % » de la masse salariale de l'établissement et que, par conséquent, « on est loin de l'hôpital en grève ».

D'ailleurs, pour la DRH, la souffrance au travail dépeinte par les organisations syndicales n'est pas « justifiée ». Elle affirme, chiffres à l'appui, que « l'hôpital du Puy est mieux loti » que d'autres en France puisqu'en moyenne, une infirmière s'occupe de dix malades contre une pour quinze patients dans le reste de l'hexagone et que le taux d'absentéisme est plus bas qu'ailleurs ( 7,29 % en 2017 contre 8 % en moyenne, en France).[...]

Ophélie Crémillieux
L'Eveil, 17/10/2018

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