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Le Progrès - 17/06/14

Le Puy-en-Velay. Des salariés de JR Création accusent leur employeur de ne pas leur avoir versé de salaire depuis plusieurs mois et la situation serait au point mort. 

Lundi après-midi, sur le parvis de l’hôtel de ville, des salariés et ex-salariés de l’entreprise d’espaces verts, démolition, travaux publics et terrassement JR Création (créée en 2011) ont souhaité alerter les pouvoirs publics sur leur sort. Il y a quelques semaines, ils avaient pris contact avec la CGT pour leur parler de retards et non-paiement de salaires de leur employeur, Julien Roiron. Selon Serge Prades, du service juridique de la CGT, et Pierre Marsein, secrétaire général adjoint du syndicat, « nous avons saisi le conseil des Prud’hommes, en référé, à plusieurs reprises. L’employeur a refusé la convocation et les jugements rendus par cette juridiction ». Mais le problème serait loin de s’arrêter là pour les salariés qui comptaient sur une décision de justice pour que l’AGS (assurance de garantie des salaires) puisse prendre en charge leur salaire : « La mise en redressement judiciaire de l’entreprise par le tribunal de commerce le 30 avril a été mise à mal. En effet, Maître Petavy, désigné en qualité de mandataire judiciaire, s’est aperçu que l’entreprise de Julien Roiron n’avait pas d’existence légale. Cet employeur avait déjà été mis en liquidation judiciaire en mars 2007 par le TGI du Puy-en-Velay, et cette procédure est toujours en cours, compte tenu d’un contentieux financier. En conséquence de quoi, le tribunal de commerce ne pouvait prononcer le redressement judiciaire de cette société », expliquent les Cégétistes. Quant aux conséquences sur les salariés, elles sont « catastrophiques » selon le syndicat : « Alors qu’ils n’auraient même pas dû être embauchés puisque la société n’aurait pas dû exister, les salariés voient leur AGS bloquée puisque leurs contrats n’ont pu être conclus régulièrement ».

 

« J’ai dû finir un chantier tout seul, ils m’ont laissé tomber » Julien Roiron, de JR Création

Mohamed Belhadj affirme : « Il me doit 10 000 euros ». José de Oliviera Pinho explique avoir trois mois de salaire en retard : « J’ai été convoqué par le tribunal parce que je ne peux plus honorer mon crédit voiture de 6 800 euros auprès de ma banque. » Antonio Faria-Vilaca et Mohamed Zit, anciens salariés, parlent de « plusieurs non-paiements de salaires ».

Les manifestants sont donc venus demander le blocage de fonds devant revenir à l’entreprise JR Création : « Suite à la fin d’un chantier de démolition situé rue Boucher-de-Perthe dont le maître d’œuvre est la SEM, l’employeur va être payé. Il faut que cet argent soit bloqué par la mairie pour indemniser les salariés ».

De son côté, Julien Roiron « ne nie pas que certains salariés n’ont pas touché de salaires. » Il explique « qu’il a dû finir tout seul un chantier à 60 000 euros parce qu’ils m’ont laissé tomber » et affirme : « Je suis honnête, évidemment que ce sera versé en priorité aux ouvriers. Je leur ai fait confiance alors qu’ils m’avaient promis de ne pas me laisser tomber et qu’ils savaient que j’étais en redressement judiciaire ». Quant à son entreprise qui n’aurait pas dû exister selon la CGT, il explique simplement : « On m’a inscrit lorsque j’en ai fait la demande, c’est tout ».

Le 27 juin, le tribunal de commerce va se pencher sur ce dossier qui paraît loin d’être clos.

Article/photo : Fred Sauron