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Au centre de secours du Puy, jeudi matin, plusieurs pompiers se déclaraient grévistes, tout en assurant leur service normalement.

 

La grogne des sapeurs professionnels et personnels administratif

Les pompiers professionnels sont en grève depuis jeudi matin pour dénoncer un manque d’effectifs, des flux tendus. Les secours sont assurés normalement.

Une banderole flottant au vent, à l'entrée de la caserne Jean-Guillaumot du Puy, des véhicules de secours sur lesquels ont été peints ces simples mots : « En grève ». « Mais pas de dégradations et un service assuré », s'empressait de préciser Pascal Rivet, sapeur-pompier professionnel au Puy, et représentant de la CGT. Deux organisations, la CGT et le Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels ont appelé au mouvement qui a débuté ce jeudi matin à 8 heures. Un mouvement qui reste encore discret, contrairement à 2012, où un défilé avait lieu en ville. Du fait des réquisitions préfectorales, les agents assurent les secours normalement.

Des postes budgétisés : « Où va l'argent ? »

Les pompiers, comme d'autres catégories de la fonction publique, entendent dénoncer « un mal-être général » qui chez eux s'est amplifié avec la restructuration du service départemental d'incendie et de secours, où le compte n'y serait pas au sein du personnel administratif et technique. Il manquerait deux personnes.

« Sapeurs-pompiers professionnels et personnels administratifs travaillent constamment à flux tendus », regrette Pascal Rivet, représentant CGT

De toute manière, les effectifs sont bloqués du fait d'une convention pour trois ans, signée entre le SDIS et le Conseil départemental. Des effectifs qui resteraient par conséquent fixés à 105 professionnels et 40 personnels techniques. Et qui n'ont même jamais été atteints : les pompiers professionnels seraient 102, les personnels administratifs 38. « Alors que les postes sont budgétisés sur l'année. On est en droit de se poser la question : "Où va l'argent ?" », s'interroge Pascal Rivet. Ce mouvement n'est pas unique à la Haute-Loire. Le malaise a déjà gagné bien d'autres services incendie en France. « C'est regrettable, car c'est la sécurité des gens qui est en jeu », estime encore Pascal Rivet.

Pas de nomination : perte de fonction

À ce mal-être vient se greffer un autre problème, celui de la réforme de la filière, déjà soulevée en 2012. « Malgré des avancées en ce domaine, des nominations, tout n'est pas réglé, il reste une demi-douzaine de nominations de sergent, une douzaine pour les adjudants », explique Damien Chapuis du SNSPP 43. Des agents risquent ni plus non moins de perdre des fonctions et les représentants syndicaux de citer l'exemple d'un caporal-chef disposant des unités de valeur lui permettant d'être nommé sergent. « Or, s'il n'est pas nommé d'ici le 31 décembre 2019, il perdra ses fonctions de chef d'agrès VSAV et le régime indemnitaire allant avec. Il devra repasser un examen professionnel pour pouvoir exercer la même fonction qu'il exerçait auparavant », commente Pascal Rivet. [...]

Philippe Suc
L'Eveil, 18/10/2018

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